LCD Soundsystem roi de l’Olympe
On le raconte dans le numéro de Tsugi qui est en kiosque. Il est beaucoup question de mort dans American Dream le dernier album de LCD Soundsystem. Hier soir à l’Olympia de Paris pour le grand retour de la bande à James Murphy, un an et demi après une apparition fulgurante à We Love Green, il a surtout été question de vie. Et de sa célébration jouissive à travers une orgie sonore qui nous a emportés pour un instant magique loin de la noirceur ambiante.
Si les moins de trente ans étaient rares dans le public, les vieux étaient déchaînés : à fond dès l’ouverture « Yr’s City’s a Sucker » / « Daft Punk Is Playing In My House ». Six musiciens sur scène entourent le chanteur vêtu sobrement d’un t-shirt blanc et d’un pantalon noir. L’impression de force qui se dégage de la formation est sidérante. Il faut dire qu’ils ont mis le paquet. Une avalanche d’instruments, percussions, machines en tout genre donne le sentiment qu’ils ont déménagé leur studio sur scène. Entouré des compagnons de toujours Pat Mahoney, Nancy Whang, Tyler Pope et Gavin Russom (en splendide robe blanche) sorcier(e) du synthé modulaire, Murphy rugit de plaisir. Devant lui ça saute, ça transpire, ça secoue. Unis dans une même ferveur, un même amour pour le punk et la rave à l’image de la fin acid de « I Wanted A Hit » enchaîné à un renversant « Tribulations ».
« Call The Police », « American Dream », « Tonite », la première partie du concert ne laisse que peu de place aux nouvelles compositions sans doute trop plombées pour cette ambiance unique de fiesta collective dégagée par LCD Soundsystem. Comme on pouvait s’y attendre « New York I Love But You’re Bringing Me Down » vient bien entendu conclure cette heure et quart renversante qui, surprise, ignore l’emblématique « Losing My Edge » à la grande déception sans doute de Matthieu Chedid et Jean-Michel Jarre aux premières loges.
Une conclusion provisoire puisque, magnanime James Murphy accorde un mini entracte « pour ceux qui veulent aller pisser » (dont lui-même…). Le temps de refaire plutôt le plein de bière (au passage quelle galère ces bars de l’Olympia trop facilement débordés), on est prêt à succomber la triplette explosive : « I Used To » (très The Cure), « Dance Yrself Clean » et « All My Friends » anthologique. On y retourne ce soir ?
Set list :
1 Yr City’s a Sucker
2 Daft Punk Is Playing at My House
3 I Can Change
4 Get Innocuous !
5 Call The Police
6 You Wanted a Hit
7 Tribulations
8 Movement
9 Someone Great
10 American Dream
11 Tonite
12 Home
13 New York, I Love You But You’re Bringing Me Down
Rappels :
14 I Used To
15 Dance Yrself Clean
16 All My Friends