L’Assemblée nationale a voté la création d’un Centre national de la musique
Cela s’est fait ce lundi 6 mai, à la quasi-unanimité. Le projet d’un Centre national de la musique est né sous la présidence de Nicolas Sarkozy, en 2011. A l’époque, le monde de la musique a brutalement perdu près de 70 % de son chiffre d’affaires en moins de dix ans dans les affres de la transition numérique. Résultat, une « menace pour les artistes et la création » et un « moment de panique » chez les professionnels selon Roch-Olivier Maistre, rapporteur général de la Cour des comptes et auteur d’un rapport sur le CNM. Dès lors, le gouvernement Fillon imagine un centre rassemblant la majorité de la filière musicale, de l’édition aux concerts en passant par les syndicats. Or, le projet est abandonné sous la présidence de François Hollande. La cause ? La peur du Centre national du cinéma de perdre une partie de ses subventions.
Le projet est revenu sur la table des négociations en 2018 sous l’ancienne ministre de la Culture Françoise Nyssen. Véritable serpent de mer de la politique française, il s’agit donc désormais de créer un « un dispositif d’aide à la création » à l’instar du CNC pour le cinéma, comme l’a précisé le successeur de Mme. Nyssen, Franck Riester. Un comité a été créé pour préparer la mise en oeuvre de ce projet. Il sera présidé par l’inspectrice générale des affaires culturelles, Catherine Ruggeri.
La création de ce nouvel établissement est prévue pour le 1er janvier 2020. Il serait placé sous la tutelle du ministre de la Culture et bénéficiera du produit de la taxe sur les spectacles. Ont également été évoquées des futures « ressources complémentaires » dans le cadre du projet de loi de finances pour 2020, après évaluation des « besoins nouveaux« . Selon le rapporteur, Pascal Bois (LREM), la musique constitue la « première pratique culturelle des Français » et « deuxième industrie culturelle » avec un poids économique de 8,7 milliards d’euros. Or, elle est également le dernier art vivant sans Centre national.