La Sacem va rémunérer les livestreams
Le 18 mai, la Sacem, l’organisme de distribution des droits d’auteurs en France, a annoncé dans un communiqué la rémunération future des concerts donnés en streaming via YouTube, Facebook ou Instagram.
Tout le monde s’est mis au livestream. L’annulation des concerts, festivals et clubs a poussé l’ensemble des musiciens à se tourner vers cette pratique jusque-là marginale. Un pis-aller, certes, qui a néanmoins permis aux artistes de garder un contact avec leur public, voire de repenser leur pratique, à l’image de Bob Sinclar. Grandes stars, indépendants, tout le monde a dû se réinventer. Tsugi a également accompagné ce mouvement, à travers le Maison Tsugi Festival.
Bien souvent, ces concerts virtuels ont été donnés gratuitement, ou presque, les revenus engendrés par cette pratique étant très limités. Mais cela va finir par payer, puisque la Sacem a annoncé le 18 mai dans un communiqué vouloir rémunérer les artistes en droits d’auteurs. L’annonce est rétroactive, concernant tout concert virtuel donné depuis le 15 mars 2020. Elle ne concerne pour le moment que YouTube et Facebook (et donc Instagram, propriété de Facebook), bien que, selon la Sacem, des négociations avec d’autres plateformes soient en cours.
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À partir du 1er juin, les musiciens concernés devront transmettre la date, la durée, la plateforme et le lien du stream ainsi que le nom de l’interprète et la liste des œuvres jouées. Concernant la rémunération, celle-ci se base sur un double montant : un montant minimum, selon la durée du live (10 euros pour un morceau, 46,35 euros pour une durée de moins de 20 minutes et 76 euros pour tout live de plus de 20 minutes) auquel s’ajoute un montant lié au nombre de vues (chaque vue vaut 0,001 euro). « Par exemple, si vous avez interprété un livestream d’une durée de 15 min vu 10 000 fois, vous toucherez 46,35€ de montant minimum et 10€ (10 000 x 0,001) de rémunération complémentaire, soit 56,35€ au total » précise le communiqué, ajoutant que tous les montants sont bruts. Si le live a été diffusé sur plusieurs plateformes, les vues se cumulent, mais le montant minimum n’est versé qu’une seule fois. Ce versement aura lieu en janvier 2021, après quoi la Sacem annonce vouloir passer à un autre modèle de répartition « durable ».
L’organisme a également lancé le 14 mai une enquête auprès de ses membres, afin de déterminer au mieux l’impact de la crise sanitaire sur les musiciens. La Sacem organise également ses propres lives sur Facebook, les Sacem Oxygène, à raison de deux à trois concerts par semaine depuis le 8 avril. Quand on vous disait que tout le monde s’y était mis.