La prochaine Techno Parade rendra hommage à Steve Maia Caniço
En 2019, il faut encore se battre pour danser en toute tranquillité. Dans une tribune publiée sur le site de Trax Magazine, les associations de défense de la culture des musiques électroniques ont décidé de dédier la prochaine Techno Parade à Steve Maia Caniço. Le texte est signé par Média’Son, la Coordination Nationale des Sons (CNS), TechnoPol, le Socle, Nuits Parallèles et Freeform. Ils lancent un appel au rassemblement : “Ce 28 septembre, le cortège de tête de la Techno Parade sera spécialement dédié à la mémoire de Steve Maia Caniço, et portera cet appel clair pour un changement de posture des pouvoirs publics. Nous appelons le plus grand nombre à nous rejoindre et à s’y rassembler en guise de soutien et de protestation.”
Petit rappel des faits : le jeune homme de 24 ans est mort suite à une chute dans la Loire le soir de la Fête de la Musique après une intervention policière musclée. La musique a continué après 4h du matin, la Police Nationale a donc décidé d’utiliser des gaz lacrymogènes, des LBD et des grenades de désencerclement pour disperser les personnes présentes, qui ne demandaient qu’à danser. Quatorze personnes sont tombées dans la Loire, mais d’après le rapport de l’IGPN, aucun lien n’est établi entre ces chutes, dont celle de Steve, et l’intervention de la police. La tribune dénonce évidemment ce déni des autorités : “Nous n’acceptons pas non plus le mépris dans la parole publique, le jeu sordide du renvoi des responsabilités et les silences coupables alors même que depuis près de 20 ans, la Fête de la Musique se tient sur le même site, sans incident à déplorer. Nous nous interrogeons sur les motivations qui ont amenées les forces de l’ordre à intervenir de la sorte cette année.”
La prochaine Techno Parade s’annonce plus politique que jamais
Toutes les associations appellent à dédier la prochaine Techno Parade à la mort de Steve, pour lui rendre hommage mais aussi pour s’unir face aux réticences des pouvoirs publics qui voient encore les musiques électroniques comme “une nuisance [et le] public comme des « fêtards avinés et immaitrisables » pour reprendre les mots du préfet de Nantes.” La tribune finit sur ces mots : “Pour Steve et pour tous ceux qui ont payé un jour ou l’autre le prix fort pour leur passion de cette culture, unis, nous disons PLUS JAMAIS CA !” On se donne rendez-vous le 28 septembre pour défendre notre droit à danser librement, et pour Steve.