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©Benjamin Juhel
21 décembre 2021

La passion de Kid Francescoli : l’Olympique de Marseille

par Patrice BARDOT

Entre deux concerts complets et en pleine préparation d’un nouvel album, le Marseillais Mathieu Hocine, alias Kid Francescoli, nous raconte sa passion dévorante pour le club de foot de sa ville, dont l’un des joueurs lui a même offert son pseudo.

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« À onze ans je jouais au foot dans un petit club de mon quartier à Marseille. Il a organisé une sortie pour aller voir OM-Rovaniemi en Coupe d’Europe. C’est la première fois que j’allais au stade. C’était en 1988. J’ai eu de la chance, car c’était au début des années Tapie. Donc tu aimes le foot et dans le club de ta ville arrivent Waddle, Papin, Francescoli, Boli, Mozer. Le rêve. Ma passion pour l’OM a démarré comme ça. Enfant, je ne vivais que pour l’OM. À l’époque, il y avait beaucoup moins de sources d’information. Mon seul dealer de news sur l’OM, c’était la lecture tous les matins du quotidien Le Provençal. Je fonçais direct à la page des sports, je lisais l’interview de Papin où j’apprenais qu’untel était suspendu pour le prochain match, ça me faisait la journée. Aujourd’hui, tu passes trente minutes sur Twitter et tu as cinq infos sur le club. J’ai le souvenir aussi d’être allé tous les jours au magasin Intersport à côté de chez moi pour demander si le nouveau maillot de l’OM était arrivé jusqu’au moment où le vendeur qui était saoulé m’a dit qu’ils ne l’avaient toujours pas reçu parce que le transfert de Maradona était en train de se faire et que cela impliquait un maillot différent. J’étais sorti de la boutique excité comme un fou. C’est pour dire à quel point cela me rendait gaga. Maintenant, ça s’est un peu calmé, mais ça reste un plaisir sans cesse renouvelé.

 

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Il ne se passe pas une journée sans que je ne pense à l’OM. Si tu veux vivre 24h/24 OM, il y a de quoi, c’est un club qui te donne toujours à manger. Je suis abonné au stade et quand je suis à Marseille et qu’il y a un match, j’essaie d’y aller. Il y a eu des saisons un peu compliquées, où on se retrouvait dans les gradins avec les potes à plus discuter de ce que l’on avait fait la semaine que de regarder ce qu’il se passait sur le terrain. Mais depuis l’arrivée de Sampaoli (l’entraîneur argentin de l’OM depuis mars dernier, ndr), le plaisir de voir de beaux matchs avec de belles actions, du suspense et une tension dramatique, est de nouveau présent. C’est là où tu te dis que le foot quand c’est comme ça, c’est quand même pas mal. Ce qui est beau avec ce sport, c’est que tu as l’impression que le temps s’arrête pendant le match, en le vivant au stade, c’est encore plus puissant. Le magnétisme du moment présent, c’est ce qui compte. C’est pour cela que l’OM n’est pas une source d’inspiration. Il n’y a pas de lien avec ce que je fais. Cela me permet de reposer mon cerveau par rapport à la musique qui est sans arrêt au centre de ma vie. Et pour moi l’avant et l’après-match sont presque aussi importants que le match lui-même. Avec mes amis, on se retrouve au moins deux heures avant le coup d’envoi, et on reste une heure encore après la fin pour débriefer. J’adore aussi toute l’ambiance aux abords du stade, cette espèce de bordel organisé. Maintenant, si le même soir, scénario catastrophe, il y avait mon concert au Madison Square Garden et l’OM en finale de la Ligue des champions, je crois que je mettrai de côté mon fanatisme bleu et blanc pour vivre à fond ce qui serait une sorte d’accomplissement personnel. »

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