đź“Š La formule du prochain album de Bicep
Tsugi sort sa boule de cristal et tente de deviner Ă quoi ressemblera le prochain album annoncĂ© d’un artiste. Aujourd’hui, on fait la formule du deuxième album du duo de Belfast Bicep, Isles, prĂ©vu le 22 janvier 2021 sur Ninja Tune.
Après un premier album qui avait les défauts de ses qualités (soit de très bonnes idées parfois plombées par un manque d’audace), Bicep n’en finit plus de bander les muscles pour faire bander les bandits. Mais s’il veut poursuivre sa marche en avant, le duo va devoir répondre aux attentes, énormes désormais. À quelques jours de la sortie de Isles, on a tenté de décrypter l’ADN de ce beau bolide de la dance music immatriculé en Irlande du Nord. Belfast & Furious.
37% de Four Tet
Comme sur les derniers travaux de Four Tet, on dĂ©cèle chez Bicep une volontĂ© de produire des mĂ©lodies qui se veulent limpides sans pour autant donner dans la facilitĂ©. Cela transparaissait dĂ©jĂ sur les meilleurs titres du premier album en 2017, et cela se confirme sur les trois premiers extraits de Isles, portĂ©s par une ambition pop. Et puis la meilleure preuve de la filiation entre les deux entitĂ©s, c’est que pour son remix de la bombe « Opal », Four Tet a Ă©tĂ© incapable de pondre quelque chose s’Ă©loignant un tant soit peu de l’original. Paresse ou manière dĂ©tournĂ©e pour Four Tet d’adouber Bicep ? On penche plutĂ´t pour la seconde option.
30% de Fabio & Grooverider
Quand Fabio & Grooverider rĂ©inventaient la nuit londonienne dans la moiteur du Heaven Club, Matt McBriar et Andy Ferguson dormaient encore paisiblement dans le ventre maternel. Mais qu’on ne s’y trompe pas : la paire s’est inspirĂ©e de l’ouverture d’esprit et de l’attachement viscĂ©ral Ă la culture rave prĂ´nĂ©s par les deux DJs dans leur antre londonien au dĂ©but des 90’s. Certes, on pourra toujours leur reprocher de s’appuyer sur une culture rave de seconde main, mais cet argument est principalement l’apanage de boomers ronchons qui n’ont plus l’âge d’aller en club.
28% de Skyblog
Bicep, c’est une affaire de variĂ©tĂ©. Et par variĂ©tĂ©, on ne dit pas que Martin Solveig a ghostwritĂ© la moitiĂ© de Isles. PlutĂ´t que le duo a toujours consommĂ© la musique de façon boulimique, et sans Ĺ“illères. DĂ©jĂ en 2008, il rĂ©galait les curieux sur un blog, le fameux Feel My Bicep, oĂą il postait ses trouvailles et coups de cĹ“ur. On passait alors de la techno Ă la house, ou de la trance Ă l’italo dans un joyeux dĂ©sordre. Tous ces titres pris individuellement permettent aujourd’hui de mieux apprĂ©hender le parcours crĂ©atif d’un projet qui, bien qu’il soit le fruit de très nombreuses influences, est parvenu Ă se doter d’une identitĂ© propre.
5% de pression
Vu le succès incontestable d’un premier album poussĂ© comme peu d’autres par Ninja Tune, Bicep n’a pas le droit Ă l’erreur, Ă une Ă©poque oĂą les carrières se dĂ©font plus vite que le costume trois pièces d’un eurodĂ©putĂ© hongrois dans une partouze. On croise donc les doigts pour que cette pression n’ait pas dĂ©naturĂ© leur son. MĂŞme si on verrait bien les deux producteurs sortir de leur zone de confort et proposer un jour leurs services Ă de vraies grosses stars de la pop (oui on pense Ă toi Dua Lipa, et oui on pense Ă toi aussi Ariana Grande), il est fort probable qu’ils ne dĂ©vient pas de leur trajectoire cette fois-ci, quand on entend ce qui est dĂ©jĂ sorti. Pour le meilleur, on y croit. Pour le pire, certainement pas. RĂ©ponse dans quelques jours.
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Isles de Bicep le 22 janvier sur Ninja Tune.
Tracklist
1. Atlas
2. Cazenove
3. Apricots
4. Saku (feat. Clara La San)
5. Lido
6. X (feat. Clara La San)
7. Rever (feat. Julia Kent)
8. Sundial
9. Fir
10. Hawk (feat. machìna)