La Bouse du mois : The Wanderings Of The Avener
Chronique extraite de notre magazine numéro 79, actuellement en kiosque.
Peut-on qualifier cet album d’escroquerie ? Ce serait sans doute exagéré puisque son auteur Tristan Casara alias The Avener ne cache pas son processus de « création » qui consiste selon lui à retravailler des morceaux originaux dans une veine deep house. Cependant on trouvera cet argument légèrement abusé quand on lit écrit sur la pochette de ce premier album « The Avener & Phoebe Killdeer » ou « The Avener feat. Rodriguez » ce qui sous-entend une vraie participation des artistes susnommés. Ce qui n’est absolument pas le cas. Il serait plus juste de mentionner : Rodriguez « Hate Street Dialogue (The Avener remix) ».
On essaie donc de nous faire passer une compilation de remixes hautement dispensables pour un « vrai » album d’un « vrai » artiste. On a juste affaire à une (plus ou moins) aimable plaisanterie. The Wanderings Of The Avener ne comporte aucune création, aucune invention. Casara se contentant d’ajouter un beat et d’augmenter le tempo pour rendre ces titres vaguement dancefloor, enfin pour ceux qui aiment la deep soupe bien entendu. D’ailleurs, son seul morceau à priori original, « Panama », ressemble à une compilation des samples entendus tout au long du disque.
Comparer le prétentieux The Avener au mythique St Germain, c’est prendre Guillaume Musso pour Bret Easton Ellis. Ces remixes flemmards et surtout roublards ont quand même valu à son auteur un passages aux dernières Transmusicales de Rennes. La plaisanterie est allée beaucoup trop loin.