La bouse du mois : Bloc Party – Hymns
Extrait du numéro 89 de Tsugi, février 2016.
Quel ennui ! Quarante-huit minutes qui semblent durer un siècle. Pas la peine de faire des circonvolutions, ce cinquième album de Bloc Party est une purge du début jusqu’à la fin. Rien à sauver. Un naufrage que l’on pressentait avant même d’avoir posé l’aiguille sur la platine. Il prend en partie sa source dans la passion de son leader Kele Okereke pour la dance music. Si son premier essai en solo, The Boxer (2010);
INSERT INTO `wp_posts` VALUES qui exposait une écriture pop à des beats puissants avait été unanimement salué par la critique, les choses se sont bien gâtées par la suite. On pense notamment à l’album The Hunter qui flirtait dangereusement avec le mauvais goût électro, avec l’impression de se retrouver enfermé dans un magasin Top Shop avec la sono à fond. Cauchemar.
Cette passion dévorante a fini par engloutir également Bloc Party. Sans que son guitariste Russell Lissack ne fasse d’ailleurs grand-chose pour l’en empêcher, son rôle s’avérant limité à la portion congrue, les guitares étant la plupart du temps passées par pertes et profits sur Hymns, hors le vague riff de “Into The Earth”. Les grosses basses tendance “eurodance” ont pris la relève et ont envahi le moindre recoin du disque. Si l’électronique est donc au centre de l’album, rien pourtant n’incite à se jeter à corps perdu au milieu du dancefloor. On a plutôt le sentiment d’entendre une oeuvre propice non pas à soigner, mais plutôt à provoquer une immense gueule de bois. Et si ce recueil interminable de tracks mollassons pour descente d’after ne donne pas mal à la tête, il déclenche un irrépressible bâillement. Réveillez-moi quand ce sera fini. Si vous avez tenu jusqu’au bout. (Patrice Bardot)
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