Juillet dernier, on tombait sur cette pépite : « Comin Thru ». Il ne nous en fallait pas plus pour l’établir comme B.O de l’été, et attendre le tout premier EP de Kwamie Liv courant août de pied ferme. L’EP en question s’appelle Lost In The Girl, et on vous le recommandait déjà il y a trois mois. Et depuis tout est allé très vite pour la jeune dano-zambienne : elle se retrouvait ce week-end à Pitchfork, le même jour que quelques Caribou, Four Tet & co. On l’a rencontrée à son hôtel quelques heures avant sa prestation – qui au passage, était particulièrement envoûtante. 

Tsugi : comment on se sent à quelques heures de son passage à Pitchfork ? 

Kwamie Liv : je suis très excitée. Jouer à Pitchfork pour ma première date française est quelque chose d’assez énorme pour moi. 

Mais heureusement tu es habituée à voyager : tu as grandi entre le Danemark, la Zambie, la Suède, le Kenya, l’Afrique du Sud, l’Irlande… Quel pays considères-tu comme ton « chez toi » ? 

A la fois tous et aucun. J’ai passé toute ma vie à bouger, j’ai donc appris à me sentir chez moi partout… Et nulle part.  

Tu es une fille du monde ? 

C’est toi qui le dis. (rires) 

Comment as-tu rencontré Gilles Peterson ? 

Je ne l’ai pas encore rencontré en fait, mais il était l’un des premiers avec Sudan Radio à passer ma musique. Je n’avais que deux titres sur Soundcloud et je les ai retrouvés sur la BBC, ça faisait bizarre. J’étais tellement fière… 

Un producteur dont tu aimerais t’entourer ? 

Il n’y en a qu’un seul en fait : Rick Rubin. C’est l’un des plus talentueux de notre génération, il a produit tellement d’artistes différents ! 

Peut-être suffit-il de le lui demander ? 

Peut-être que tu pourrais lui demander toi ! (rires) 

Tu sais que « Comin Thru » pourrait être un vrai tube, pour nous il l’est en tout cas. Comment as-tu trouvé ce titre ? 

Déjà merci pour le compliment. En fait j’avais déjà assez de morceaux pour mon premier EP. Tous les titres étaient déjà produits. Un jour, alors que j’arrive au studio, je tombe sur mon co-producteur qui était assis là, en train d’écouter de la musique sur son ordinateur. Il me fait réécouter quelques sons, et il y en a un que je ne reconnais pas. Je lui dis « stop, reviens en arrière ». Je suis juste tombée amoureuse de ce beat, de ces textures qui ne ressemblaient pas forcément aux autres titres. On a ensuite bossé sur la mélodie, et c’était dans la boîte.

En particulier sur ce titre, la comparaison avec M.I.A semble évidente. Quel est son album que tu préfères ? 

Je n’ai pas forcément d’album préféré, et je suis très mauvaise quand il s’agit de retrouver les noms. En tant qu’artiste je la trouve incroyablement cool, même si ce n’est pas forcément la direction que je souhaite donner à ma carrière. Cette ressemblance est plutôt un accident : j’ai entendu ce titre, je l’ai adoré, il fallait que je trouve une mélodie… Et après ça tout le monde a fait la comparaison. C’est cool, mais ce n’était pas mon intention. 

Tu travailles sur un album ? 

Non, pas sur un album mais sur un deuxième EP. Je ne suis pas forcément partisane de l’idée qu’il faille penser « album, album, album ». 

Une date de sortie est-elle prévue ? 

Non, absolument pas ! Mais les titres sont prêts par contre. 

Kwamie c’est ton vrai prénom ? 

Peut-être… 

Peut-être ? 

Probablement. 

Tu parles en français dans le titre « Lost In The Girl », pourrions-nous avoir plus qu’un « au revoir » ? 

« Bisous », « bonjour je m’appelle Kwamie Liv, je suis une artiste et je ne parle pas français ». Tu entends cet accent ? Je trouve que le français est la plus belle langue du monde, il faudrait vraiment que je m’améliore. Un jour peut-être… 

Tu pourrais chanter en français ? 

J’adorerais chanter en français ! Mais vous moins… (rires)