Kevin de Vries et Konstantin Sibold chaussent les platines à Paris le 14 août pour une session back to back au Kilomètre25. Après un passage remarqué en juin dernier au festival Afterlife de Barcelone, le duo allemand remet ça. Avant d’aller mettre le feu sous le périph’, on a échangé avec les deux artistes sur leur passion pour la musique et les liens qui les unissent.

À quand remonte votre dernière rencontre ?

Konstantin Sibold : De mémoire, c’était en juin dernier, à Barcelone pour une session back to back.

Kevin de Vries : Exactement. Et notre première rencontre, c’était au Fuse, à Bruxelles.

Après Afterlife à Barcelone, pourquoi avez-vous décidé de remettre ça à Paris pour le Kilomètre 25 ?

Kevin de Vries :  Ça nous a pris du temps pour en arriver là. Il y a toujours une bonne énergie entre nous, et avec le temps on a créé une vraie amitié. En B2B, on a tendance à se défier mutuellement, on a deux approches très différentes de la musique et de la manière de faire un DJ set. On essaye toujours de donner le meilleur de nous-mêmes, et ça aboutit à des moments uniques et de très bonnes vibes

Konstantin Sibold : La première fois où on a joué ensemble était géniale. On apprend beaucoup l’un de l’autre quand on collabore ensemble, et on devient meilleurs à mesure que les B2B s’enchaînent. Nous essayons de mettre sur la table le meilleur de chaque sous-genre, et d’en faire quelque chose de plus grand, moderne et frais.

@melodic.house.techno Kevin De Vries b2b Konstantin Sibold x Afterlife Barcelona 🇪🇸 Track: ID #techno #technomusic #melodictechno #melodichouse #kevindevries #konstantinsibold ♬ оригинальный звук – Melodic Techno & House

Justement, ces collaborations vous permettent de progresser à titre indépendant. Qu’est-ce qui change entre vos DJ sets en solo et lorsque vous êtes ensemble ?  

Kevin de Vries : En duo, on profite plus du moment, surtout que Konstantin est très souriant et toujours prêt à mettre l’ambiance. Et puis on est très perfectionnistes, dans le sens où on veut donner le meilleur de nous-mêmes aux platines. Après chaque show, on fait le point et on note ce qu’il faudrait améliorer. C’est un moment où chacun donne son avis sur l’autre et, l’un comme l’autre, on accepte très bien les critiques. Mais les derniers concerts ensemble étaient incroyables, on était en mode “wow, c’était un moment incroyable” (rires).

Konstantin Sibold : Comme dit Kevin, ensemble on essaye d’apporter le meilleur sur scène. On essaie aussi de se surprendre l’un l’autre, on ne prévoit jamais ce qu’on va faire avant un B2B. Sur scène, on sourit aussi parce qu’on découvre le set de l’autre, en même temps que le public. Et c’est toujours un feu d’artifice sur les platines !

Si vous ne prévoyez rien à l’avance, alors comment fonctionne l’alchimie ?  

Kevin de Vries : Il y a plusieurs années, Konstantin était toujours un peu en retard de dix à quinze minutes, donc on n’avait pas le temps de discuter avant de monter sur scène (les deux rigolent à l’unisson). Donc je planifiais les morceaux que je voulais jouer, mais je n’avais pas de doutes que Konstantin allait assurer de l’autre côté de la table. Au final, c’est très motivant de ne jamais savoir ce que cache l’autre, jusqu’à ce que l’on monte ensemble sur scène.

Konstantin Sibold : Exactement ! 

En dehors des sessions back to back, avez-vous prévu de travailler ensemble sur un projet ?

Konstantin Sibold : C’est amusant parce qu’on en a beaucoup parlé entre nous, sortir un projet techno. Et puis Kevin est un producteur super efficace, et je suis très perfectionniste. Donc ça arrivera, au bon moment.

Kevin de Vries : On a deux styles totalement différents, mais un jour -peut-être l’année prochaine- on fera quelque chose ensemble.

Vous le dites, vos styles sont différents. Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans le travail de l’autre ?

Konstantin Sibold : Je me souviens, la première fois que j’ai entendu la musique de Kevin, j’ai dis à ma femme “ce gars fais quelque chose d’unique, je n’ai jamais entendu ça”. Depuis ses débuts, je trouve son travail ultra original. “Aratak” est si bien produit, et pourtant si simple, avec un seul synthé. C’est la force de Kevin : faire des titres efficaces avec une approche simple. Et ça donne des morceaux qui restent dans ta tête à mesure que tu les écoutes. Ce qui nous lie, c’est sa capacité à avoir une vraie signature musicale, on reconnaît bien son style dans ses productions. J’essaye aussi de développer ça dans ma musique.

Kevin de Vries : Exactement ! La première fois que j’ai écouté ton travail, c’était en 2016 avec le titre “Mutter”, tous les DJ le jouaient en soirée. Même si on ajoute notre adn à notre travail, tous les deux on essaye toujours de nous réinventer. Mais c’est difficile, parce que tout est déjà là. En 2023, c’est dur de trouver quelque chose d’innovant et rafraîchissant.

Pour finir, qu’est-ce que vous écoutez, en dehors des musiques électroniques ?

Kevin de Vries : J’ai grandi avec du hip-hop dans les oreilles. Mais je suis un grand fan de musiques relaxantes, comme l’ambient ou le jazz. Ça contraste un peu avec les week-ends de DJ sets.

Konstantin Sibold : À la maison, c’est le silence ! C’est rare que j’écoute de la musique. Mais quand ça arrive, je mets souvent des classiques, comme Debussy ou Chopin.

D’un côté, Konstantin, vous écoutez de la musique classique. De l’autre, Kevin, vous êtes plus jazz et ambient. C’est une manière de faire une pause avec l’énergie des DJ sets ?

Kevin de Vries : Exactement ! C’est une sorte de thérapie pour mon esprit. Quand je rentre à la maison les week-ends, je demande toujours au taxi, entre l’aéroport et chez moi, de couper la radio. Ma tête a besoin de calme et de silence, après un week-end chargé.

Konstantin Sibold : Et je pense aussi être beaucoup plus créatif en silence.

Kevin de Vries et Konstantin Sibold sont à retrouver en B2B au Kilomètre25 le 14 août prochain. Pour choper ta place ça se passe ici.