Julianna Barwick – Will
Extrait du numéro 92 de Tsugi (mai 2016)
Sur ce troisième album, Julianna Barwick semble d’autant plus seule qu’elle multiplie ses voix. Les choeurs que l’on entend sur l’ouverture, « St. Apolonia », sont ainsi l’oeuvre d’une juxtaposition. Entre ambient et dream-pop, sa voix, ses voix, cristallines et enlacées, viennent former des nappes, soulignées par un écho omniprésent. Si ce disque est une invitation au voyage, ceux évoqués n’ont pas été empruntés par l’Américaine sur sa tournée, où elle a écrit ses chansons. Ici, on plonge très loin sous la mer, on épluche le globe pour se glisser sous l’épaisseur du monde. Chaque note est une libération, apportée en premier lieu par le piano et un violon tout en rondeur, celui de Maarten Vos. Des présences d’autant plus rassurantes, que les compagnons de voyage se font rares, à l’exception des apparitions vocales de Thomas Arsenault (Mas Ysa) sur « Same » et « Someway ». Avec ces duos éphémères, c’est comme si l’on venait reprendre son souffle. Avant de replonger dans cet espace que l’on devine immense, à travers cet écho, et qui nous invite à parcourir, à chaque écoute, de nouvelles galeries. (Valentin Allain)
Will (Dead Oceans/PIAS), sorti le 6 mai.