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23 avril 2014

Interview : We Were Evergreen

par rédaction Tsugi

Tsugi : Présentez-vous pour ceux qui ne vous connaissent pas encore.
Michael : On s’appelle We Were Evergreen, on est trois. On vient tous d’endroits différents, William est du sud-ouest, moi du sud-est et Fabienne est parisienne. On a commencé à jouer ensemble en 2008 à Paris. Trois ans plus tard on a déménagé à Londres. On a donc un peu deux périodes dans notre carrière.

Comment parvient-on à se faire une place à Londres alors qu’on est un jeune groupe français ?
Fabienne : C’est sûr que ce n’est pas évident. Mais en même temps c’est épanouissant parce qu’il y a beaucoup de groupes, et donc beaucoup de rencontres. On a eu la chance de rencontrer une jeune femme qui voulait être notre manager. On a donc déménagé avec un cadre rassurant qui nous a permis notamment de beaucoup jouer. Tout seul ça aurait été forcément plus dur.

M: Le seul moyen de réussir en Angleterre c’est d’y être. Il faut prendre le temps de commencer par le bas, jouer dans les petits bars, comme on l’avait fait à Paris par exemple.

Vous êtes un peu repartis de zéro ?
M:Voilà. Après quand tu joues tu te crées un public, et les gens reviennent.

Les anglais sont-ils plus sensibles à votre musique ?
M: Peut-être qu’il y a un peu des deux. Le fait de vivre là-bas nous a donné d’autres influences. On a vu des choses différentes.

F: Ça nous a fait avancer. On a pu prendre un peu de distance par rapport à ce que l’on faisait au début. Ça correspond aussi au moment où on a arrêté nos jobs pour faire notre musique à plein temps.

Vous rêviez de faire la première partie de Metronomy. C’est chose faite… Alors il est sympa Joseph Mount ?
F: Très sympa, ils sont tous adorables.

M: Ça s’est passé très rapidement, c’était beaucoup de voyages en fait. On a fait la Suisse, l’Italie et l’Autriche. C’est un rythme où tu n’as pas forcément le temps de te poser et d’y réfléchir.

Au tout début se dégageait de We Were Evergreen une certaine légèreté, les sonorités étaient plus champêtres. Avec ce premier album (Towards) la recette n’a pas changé, sauf qu’on vous découvre de nouvelles textures, plus électroniques. Ça correspond à votre déménagement à Londres ?
William : Chronologiquement ça correspond. Ce que l’on faisait avant sonnait un peu plat, en deux dimensions. Il manquait quelque chose. Aujourd’hui c’est comme si on avait ajouté une troisième dimension. Et puis on n’avait ni les moyens ni le temps de rencontrer les bons producteurs. En arrivant à Londres tout est devenu plus professionnel. On est devenus adultes.

F: On s’est tout de suite très bien entendu avec notre producteur (Charlie Andrew, producteur de Alt-J ndlr). Il est justement très intéressant au niveau des textures, il trouve des choses originales.

Vous avez aussi la chance d’avoir trois voix… Comment avez-vous choisi d’en mettre une en avant plutôt qu’une autre ? C’est pour donner une identité au groupe ?
F: Je pense qu’on avait un systématisme des harmonies qui desservait nos chansons. Ça a été un travail avec notre producteur, afin de les mettre au bon endroit et de garder une simplicité.

W: C’est plus pur aussi. Il y a des morceaux qu’on aurait pu arranger de façon pop, et on a choisi d’aller chercher des rythmes différents, des synthés plus modernes, ou des basses un peu plus rock. Et du coup si on met trop de voix ou d’harmonies, on perd un peu la qualité du morceau.

M: « Daughters » par exemple n’a aucune harmonie. En faisant le morceau on s’est aperçu que la mélodie était très répétitive, c’est un mouvement circulaire qui se répète sans fin, jusqu’à l’absurde. Le morceau parle de ça. C’était donc une force de ne pas mettre d’harmonies.

D’ailleurs en parlant d’absurde, impossible de ne pas évoquer votre dernier clip (« False Start » ndlr)… Vous êtes habituellement sportifs ?
W: On ne l’est pas mais il y a un côté « sport » dans tous nos clips. Peut-être qu’on fait ça pour se défouler… (rires)

F: Au final on n’est pas hyper sportifs dans le clip… Le jogging est soft. (rires)

Vous êtes d’accord si on vous dit que Towards sort à la bonne saison ? C’est un album très solaire…
F: Mais pas que. Il y a évidemment ce côté-là qui est présent depuis le début. Mais c’est aussi balancé par des chansons plus « sombres », comme « Quicksand », « Dormant » ou « Antlers ». Je pense que dans la dynamique de l’album, le début n’est pas si solaire…

W: Il y a les quatre saisons en fait. On y trouve clairement du printemps et de l’été, mais aussi un peu d’automne et d’hiver.

Il faut l’écouter toute l’année en fait ?
F: Oui, on vous fera un minutage ! (rires)

 

Album : Towards, sortie le 5 mai (Because Music)

Concerts : le 26 avril au Printemps de Bourges, le 19 mai à la Gaîté Lyrique (Paris).

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