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7 août 2013

Interview « studio » : Fuck Buttons

par rédaction Tsugi

Le duo expérimental est revenu en bacs avec un Slow Focus plus accessible et moins criard que ses prédécesseurs. L’occasion d’en savoir plus sur ce qui se passe en salle de répet’.

Tsugi : C’est la première fois que Fuck Buttons publie un album entièrement produit par ses propres moyens. Vous aviez le besoin d’avoir le contrôle total de votre son ?

Andrew Hung : La production, ou, disons, la qualité du son que nous voulons obtenir pour chacun de nos morceaux fait, pour nous, partie intégrante de la composition. On commence en fait par trouver des textures et à les combiner, pour ainsi former un cadre aux mélodies et au morceau en lui-même. Donc lorsqu’un morceau est fini, une fois les fréquences, les rythmes et les sons bien calés, tout est déjà réalisé en termes de production puisqu’elle a été intégrée dès le départ.

Benjamin John Powers : Même avec les deux premiers albums, lorsqu’on arrivait au moment de l’enregistrement, les morceaux avaient déjà un stade de production très avancé, vu que l’on compose en live. Pour nous, écrire et produire, c’est la même chose ! Vu que nos connaissances techniques sont maintenant assez élevées comme ça et que nous possédons maintenant quelque chose qui s’approche d’un studio, on a décidé de caler notre propre agenda du début à la fin. Pour le reste, notre façon de travailler n’a pas changé : on doit être deux dès le début, le reste n’est qu’expérimentation. On se connaît depuis assez longtemps maintenant pour que notre méthode soit solide !

 

Les fans du « vieux » Fuck Buttons sont forcément étonnés de votre nouveau son. Vouliez-vous à tout prix essayer de ne pas rester statiques ?

AH : le changement pointe le bout de son nez au fur et à mesure que le temps passe, c’est inévitable. Mais c’est clair que nous voulions vraiment ne pas nous répéter !

BP : Notre petit jeu est de constamment rester en mouvement. Si jamais nous avions fini cet album avec un sentiment de « déjà fait », nous aurions tout jeté pour recommencer.

 

L’énergie de vos débuts semble avoir été mise en retrait, mais après plusieurs écoutes, il semble que vous ayez réussi à la canaliser pour mieux vous en servir. Comment ça se passe, techniquement ?

AH : Je ne suis pas certain de comprendre ce que tu veux dire par « mise en retrait ». En tout cas, c’est vrai qu’il est moins question de « propulsion » comme dans Tarot Sport, mais il y a une vraie intensité dans Slow Focus qui passe dans des tuyaux différents maintenant.

BP : Vu qu’on travaillait selon notre propre agenda ce coup-ci, on a pu prendre davantage de temps pour étudier chaque composant de chaque morceau, et aux espaces sonores qui les séparent. Le résultat semble sûrement plus « couvé », ce qui explique sûrement l’impact un peu différé de certains passages, qui percutent seulement après un temps d’adaptation.

Certaines écoutes récentes ont peut-être redéfini tout ça ?

BP : Non, Fuck Buttons est en route depuis des années maintenant, sa vision est propulsée par sa propre énergie maintenant. En tout cas, quand je bosse sur un projet, je ne peux rien faire d’autre que d’écouter ce que je fais !

 

Techniquement, vous bossez comment, quel est le processus ?

AH : Nous avons très peu changé de méthode depuis le tout début mais je pense que nous arrivons à être plus précis maintenant. On combine des sons qui nous évoquent des visions, qui ensuite guident la composition du morceau, c’est aussi simple que ça !

 

Quel est votre rapport au matos ? Il semble réellement contribuer à la nature de votre son, mais vous avez déjà dit à plusieurs reprises que vous n’aviez pas vraiment d’attachement à vos machines…

AH : C’est forcément important d’avoir des instruments pour créer de la musique, mais ce que sont ces instruments, dans leur corporalité, on s’en fout. De fait, on passe notre temps à accumuler et à bazarder des choses.

BP : C’est capital de ne pas s’attacher à tel ou tel instrument si on veut constamment réussir à faire évoluer notre palette sonore. Dès que tu commences à te reposer sur telle ou telle machine, et donc à des textures particulières, tu t’enfermes encore un peu plus dans une boîte. Notre vision doit être aussi large que possible, donc on fait tout pour y arriver.

 

Niveau live, ça va se passer comment ?

BP : On a essayé de rendre la chose un peu plus interactive entre Andy et moi. C’est quelque chose que les gens remarqueront, j’espère. Et puis j’ai hâte de jouer de nouveaux morceaux sur scène, c’est ça qui m’excite le plus au début d’une nouvelle tournée !

Propos recueillis par Mathias Riquier.

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