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7 août 2013

Interview Agoria, « J’ai beaucoup appris avec Tsugi »

par rédaction Tsugi

Tsugi : Tu es arrivé la veille de ton DJ-set à Astropolis, tu as donc pu passer une soirée du côté « public ». Ça t’a changé, non ?

Agoria : Je suis arrivé « en touriste », ça fait vraiment du bien de pouvoir se permettre ça de temps en temps. J’ai pu retrouver mes potes de l’organisation du festival, manger un bon poisson au restau… Et j’ai pu écouter de la musique « normalement » ! J’aime beaucoup Deetron, c’est un mec dont on ne parle pas tant que ça, mais qui a fait des remixes mortels et qui est un super DJ, j’ai été voir ce que ça donnait et je n’ai pas été déçu. Je suis passé à la Carène voir le nouveau live de Jackson, je n’ai pas écouté son nouvel album mais j’étais super fan du premier. La formule a encore besoin de se rôder, laissons-lui un peu de temps. J’ai jeté une oreille au set de Robert Hood aussi, mais j’ai gardé mes forces pour aujourd’hui, notamment pour l’Astroboum. Je suis aussi arrivé plus tôt pour pouvoir assurer ça, c’était impossible de trouver un vol qui m’amène à Brest à temps le jour même. J’ai donc du décliner un set au Weekend pour venir faire la fête avec les gosses !

 

Ça s’appréhende comment, un DJ-set pour des enfants ?

Déjà, le fait d’aller chercher les costumes au magasin de location, c’était fun ! J’ai choisi le lion, Olivier (Ti’Olive, de l’Astropolis Crew, ndlr) a pris le panda… D’emblée, on a choisi l’option « back to back à la cool », histoire de pouvoir régulièrement descendre sur la piste pour danser avec les enfants, c’était extra ! C’est super rafraîchissant de voir des gosses t’agripper les jambes à la fin de ton set en disant « merci le lion », ça change des interactions habituelles avec le public…

 

La techno est-elle suffisamment mature pour qu’on puisse envisager des événements comme ça, très « éducation générationnelle » ?

Je ne pense pas qu’il faille voir les choses en ces termes. Les producteurs, et surtout le public, tout ce petit monde a pu accéder à la parentalité, la techno est là depuis assez longtemps pour ça. Ce genre de choses, c’est l’occasion de créer un moment où parents et enfants peuvent s’amuser ensemble, et de sortir la techno du délire « nuit, alcool », exclusivement adulte. Du coup, on passait aussi des disques « pour les parents », afin qu’ils aient envie de danser avec les enfants… En espérant qu’on ressorte la bonne track, celle qui aura formé un couple sur le dancefloor il y a des années, couple qui aura amené un enfant à l’Astroboum en 2013 !

 

Tu as prévu quoi pour cette nuit ? Le public d’Astropolis est-il différent de celui des autres festivals ?

Astropolis l’un de mes festivals fétiches, il y en a très peu où tu as envie d’aller jouer les yeux fermés. Je t’avais dit un jour qu’Astropolis faisait partie de ma « sainte Trinité » des festivals en France, et rien n’a changé, c’est toujours le cas. Avec les gens de l’équipe organisatrice, on est de la même génération, on porte les mêmes références, les mêmes valeurs, la même authenticité sur la musique. On n’est pas là par hasard, nous avons été bercés pendant des années par la culture rave, et l’envie de perpétuer ça est toujours aussi forte pour nous.

Pour ce qui est du public, c’est bien connu, les Bretons donnent tout… parfois jusqu’à tomber ! Je joue de 4h à 6h, c’est un moment où l’énergie primera sur le reste pour maintenir les danseurs en haleine. Et je joue après Marcel Dettmann, qui joue sur un registre très mental et répétitif… je pense donc prendre le relais sur ce rythme-là, et faire tranquillement basculer l’ambiance vers quelque chose de plus sensuel, émotionnel… Et juste après moi, c’est Pachanga Boys, ça sera parfait pour le lever du soleil.

 

Maintenant que le nouveau Tsugi, dans lequel tu as testé le fauteuil de rédac’ chef, est en kiosque, tu peux nous le dire : tu as trouvé ça comment ?

Je suis très content de la proposition, c’était super chouette. J’imagine que c’était aussi un challenge pour vous de me donner les clés, d’amener quelqu’un qui n’a pas forcément les idées les plus « vendeuses »… On m’a laissé carte blanche, rien de ce que je vous ai proposé n’a été retoqué ! Le seul sujet qui n’a pas été fait, c’était une rencontre avec Carlo Petrini, le fondateur de Slow Food, mais c’était pour des questions de timing. Et puis j’ai pu emmener des gens de chez vous à Berlin, à Ibiza, il y avait vraiment une notion de partage. J’ai beaucoup appris, en fait. Ce qu’il y a de beau dans votre métier de journaliste, c’est que vous puissiez entrer dans l’intimité de quelqu’un pour la partager le plus sincèrement possible. Au delà de l’aspect promotionnel, en fait. Et puis j’ai pu parler de projets qui me tiennent toujours à cœur, comme Rone, Paradis ou Kid A… Même si Rone n’a plus trop besoin de moi maintenant là dessus !

Propos recueillis par Mathias Riquier.

 

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ts64-400.jpg, par Francois
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