Team Ghost n’est pas juste le projet d’un ex-M83, c’est un VRAI groupe. Leur esthétique est d’ailleurs plus a rapproché du rock psyché et du shoegaze que du dit groupe. Après une poignée de maxis enchanteurs et ce qu’on appelle communément un tube (« Dead Film Star »), le groupe nous livre enfin un premier long format. Nicolas Fromageau et ses compères affinent leur formule sur Rituals, à sortir le 18 mars via wSphere. Depuis leur tournée avec Crystal Castles, même la presse outre-Atlantique s’emballe. Nous sommes donc allés faire le point avec Nicolas Fromageau, à quelques semaines de la sortie de l’album.

Concrètement, comment le travail de groupe a-t-il évolué depuis que Team Ghost est un quintette ? En termes de composition, de répartition des rôles…

Depuis l’arrivée de Benoit, on travaille beaucoup en amont dans son home studio, principalement avec des synthés analogiques. Il a beaucoup fait évoluer notre son. En général, je viens avec une maquette, un squelette de chanson, on bosse dessus chez Benoit et puis on essaie de la jouer en groupe, chacun trouvant sa partie définitive. Depuis que le groupe s’est stabilisé, on prend beaucoup de temps pour obtenir un vrai son de groupe, que ça sonne le plus naturel possible. Donc tout le monde participe finalement au processus de composition.

Avez-vous senti un changement de regard sur votre musique depuis cette tournée avec Crystal Castles, et cette bonne presse américaine ?

Les tournées avec Crystal Castles nous ont permis de jouer dans de grandes salles, avec un public qui ne venait absolument pas pour nous et qui était parfois hostile à l’idée de se taper un groupe à guitares. On est pourtant souvent sortis avec les honneurs. Ça nous a permis de nous forger un caractère, et de vivre ensemble sur la route dans des conditions difficiles. La bonne presse anglo-saxonne a été une très bonne surprise! C’est très rassurant de se savoir soutenus.

Comment décririez-vous ce que vous avez réussi à faire avec Rituals ?

Je pense qu’on est resté sur la ligne de conduite des deux premiers EP, en essayant d’aller plus loin. On a eu plus de temps et plus de moyens pour faire l’album. L’influence de Benoit et du reste du groupe a été très importante pour Chris et moi. Finalement, on n’a pas réfléchi tant que ça en faisant ce disque, les chansons sont sorties assez facilement. Je trouve l’album assez pop, enfin de la pop barrée quoi.

La signature sonore de Team Ghost est clairement à l’opposé de ce qui se fait à l’heure actuelle. On imagine que vous ne vous posez pas ce genre de questions, la tentation de céder aux sonorités qui vont bien, etc, mais est-ce dur de s’imposer une telle rigueur artistique ?

Je ne peux répondre que personnellement, mais j’écoute très peu de musique actuelle. Non pas que rien ne me plait, mais je ne veux pas être influencé par le son du moment. Je préfère me faire influencer par des disques plus anciens, et créer la musique qui me ressemble le plus, sans trop intellectualiser. De plus, on a trouvé un label qui nous laisse une liberté artistique totale, on est vraiment chanceux là dessus.

Vous avez joué aux Trans Musicales, ce qui, en théorie, constitue une pierre angulaire dans la carrière artistique d’un groupe. Comment avez-vous vécu l’expérience, scéniquement, humainement?

On s’est régalés! On a joué devant beaucoup de monde, et le show s’est bien passé. C’était important pour nous de ne pas nous planter, car c’est un festival très important. Merde, Nirvana a joué là bas!!! L’accueil a été très cool, sur scène, dans les loges etc. Un super souvenir.

Honnêtement, ça ne vous barbe pas un peu qu’on ressorte continuellement le spectre de M83 pour mettre la musique de Team Ghost en contexte ?

Bah, c’est normal. Anthony a connu un gros succès avec son dernier album. Même si je trouve que nos disques s’éloignent de plus en plus, je reste très fan de M83, et vraiment heureux pour lui. Ça ne me pose aucun problème, même si j’espère que ça se tassera un peu dans l’avenir.

Team Ghost – Rituals (wSphere), sortie le 18 mars.