Interdit de club !
Avouez-le: des centaines de fois, en club, vous avez regardé de haut en bas la personne qui vous précédait dans la queue des toilettes et vous avez eu envie de crier au secours. “Nan mais les gens, ici, c’est juste pas possible, quoi.” Top 5 des profils qui entrent en club et ne devraient pas.
Les lois du physio et de son acolyte de la sécu dans le tri des bestiaux à l’entrée des clubs sont très simples. Petit un: éviter les mecs dont on pense qu’ils vont créer des problèmes, selon un tas d’a priori qui ne plaisent pas tous à SOS Racisme. Petit deux : faire entrer plus de filles que de garçons même si c’est illusoire, à moins d’avoir un réseau lesbien mastoc ou des concepts hyper “girly”. Petit trois : discriminer sur des critères de style qui varient selon les clubs : ici, sneakers = clochard; là, chemise blanche bien repassée = plouc. C’est simple et pourtant, chaque week-end dans tous les pays du monde, des individus refoulés crient au scandale avant de s’éloigner clopin-clopant lorsqu’ils sont encore en état de marcher. Mais le vrai scandale n’est-il pas plutôt que trop de gens parviennent encore à passer les mailles du filet? Voici les 5 profils qui ne devraient absolument pas entrer en club.
#LES NÉNETTES EN BANDE
Elles ont la vingtaine hyper bonne. Elles gagnent leurs premières indemnités de stage alors même que les parents payent toujours le loyer, la nourriture et le taxi du retour : pour elles, c’est la fête. Sûres de leur pouvoir, elles ne se rendent compte à aucun moment que les relous, ce ne sont pas les mecs qui les draguent par politesse, mais elles. Incapables de danser correctement avec leurs talons ni même de marcher droit, elles raboulent sur la piste dans un vacarme aigu lorsque retentissent les premières notes de “I Follow Rivers”, le remix par The Magician. Aussitôt la chanson finie, elles retournent vers leur banquette accrochées les unes aux autres, encombrant le passage. Qu’est-ce qui est le plus exaspérant? De voir les pauvres barmen contraints de pilonner des mojitos à la chaîne ou d’assister aux choses toutes plus embarrassantes les unes que les autres que ces chicks sont prêtes à faire – comme rouler des pelles à leur propre soeur – pour attirer l’attention? Petites dégueulasses.
#LES COLLÈGUES
Sans que l’on sache trop comment, le pot organisé à l’agence pour fêter le gain d’un “budget” n’a jamais fini et, de salle de réunion en bar, s’est prolongé jusque dans l’enceinte d’un club branché. On pourrait croire que ces working boys and girls ont trompé la vigilance à l’entrée mais non ; soit on est jeudi et il faut bien remplir, soit ils ont promis d’acheter des bouteilles, le passe-droit des tocards. Parfois, ils n’ont pas de sapes de cadres : on pourrait les confondre avec les clubbeurs normaux. Mais on comprend très vite qu’ils ne sortent jamais et ont exceptionnellement laissé les gosses au conjoint. À bloc dès minuit deux, ils font la queue auprès du DJ pour réclamer “quelque chose qui bouge”. À mesure que leur comportement de groupe devient gênant, certains d’entre eux tentent de se désolidariser et font semblant d’apprécier la musique ou de complimenter un hipster : “J’adore ton déguisement.” Mais c’est trop tard, tout le monde les déteste. Tocards.
#LES DIVAS
Filles à très forte personnalité, garçons androgynes ou drag queens, elles imposent par la terreur leur fonction soi-disant incontournable de “créatures de la nuit”. Gare à celui ou celle qui n’est pas sensible à la qualité de leur performance permanente ou à l’élégance scintillante de leur look le plus souvent raté. La sanction est imminente: au mieux, un bref regard dédaigneux qui fait se sentir comme un coton-tige sale au fond d’un bidet ; au pire, une baston. Tout porte à croire – leur attitude, leur façon de s’entourer, leur occupation systématique de tout ce qui est scène, podium, simili-carré VIP, backstages – qu’elles ont été recrutées pour assurer le show. Il n’en est rien. La plupart des patrons et promoteurs préféreraient mourir que de leur donner un kopeck. Pauvresses.
#LES POINTUS
Ils viennent seuls ou à deux. Amateurs de “bon son”, ils connaissent tous les noms du line-up; ce sont les seuls. Ils ont même lu une interview dans les pages “Snacks” de Tsugi (article qu’ils n’ont pas aimé). Habitués du lieu, ils y ont fait un ou deux warm-ups après des années de relance sur MySpace. Soudain, ils reconnaissent “une track” qu’ils adorent. Ils aimeraient en faire part à quelqu’un. Mais à leurs côtés, il n’y a personne. Alors ils vont voir le DJ, le lui disent, restent, regardent ce que le DJ fait, comment il mixe, ce qu’il a dans son classeur à CD. Le reste de la nuit, ils sont plantés devant le DJ-booth. Quand ils sont vraiment torchés, ils lèvent un bras. Le lendemain, ils payent leur tweet de félicitation aux DJ’s en rêvant que ceux-ci s’arrêtent sur leur Soundcloud. Losers.
#LES MISANTHROPES
Personne ne sait très bien pourquoi ils sortent en club et d’où leur vient leur assiduité. Avoir sous la main, en une seule fois, autant de gens différents à juger et condamner est peut-être une forte motivation. Mais pour ça, il y a les transports en commun. Reste l’alcoolisme. Leurs congénères clubbeurs ne sont jamais assez bien pour eux : trop divas, trop pétasses, trop jeunes, trop geek, trop “cadre commercial chez Danone”… alors qu’eux-mêmes sont vraiment trop chiants de l’avis de tous. Leur devise: “Nan mais les gens, ici, c’est juste pas possible, quoi.” Ils n’ont pas compris que le clubbing ne vaut vraiment le coup que si l’on est prêt à se mêler à n’importe qui et aimer ce n’importe qui pour ce qu’il est. Bande de crétins.
Par Crame