Husbands : rencontre et écoute de l’album en exclusivité
Prenez la mélancolie pop de Kid Francescoli, le songwriting d’Oh! Tiger Mountain, les beats acérés de Nasser et vous obtiendrez les refrains solaires d’Husbands. La sortie de l’album est prévue pour le 9 mars, mais vous pouvez déjà l’écouter en exclusivité ci-dessous. Un peu avant, on a posé quelques questions à nos trois gentils trublions. Ils nous parlent de leur album, mais aussi de soleil, de Marseille, de foot et de Marcelo Bielsa.
D’emblée, peut-on rassurer nos lecteurs : Husbands n’est pas un boys band ?
Mathieu P : Il n’y a que des boys en même temps…
Mathieu H : Selon la définition, ça l’est.
Mathieu P : On révèlera dans quelques années qui était le producteur machiavélique derrière tout ça ! (rires)
Vos projets personnels (Oh ! Tiger Mountain, Kid Francescoli, Nasser, French 79) ont tous eu une actualité cette année. Husbands c’est pour le kiff ?
Mathieu H : C’est ça. C’est un peu la récréation en fait. On se retrouvait en studio tous les jours, puis à force de faire un morceau, puis deux, puis trois, tu finis par faire un album. Simon : C’est le kiff de pouvoir faire ce qu’on ne peut pas faire avec nos groupes respectifs.
Mathieu P : C’est un groupe qui fait une musique plus légère finalement.
Ça vous apporte quoi à chacun d’entre vous ?
Mathieu H : Personnellement ça m’apporte plus de confiance en moi au niveau de mes compositions, parce que je me pose beaucoup de questions avec Kid Francescoli… Et puis ça donne quelques leçons : c’est bien de laisser faire les gens qui savent mieux faire les choses que toi. Mathieu joue très bien de la basse, Simon a cette science des beats et des synthés…
Mathieu P : En ce qui me concerne ça m’a permis d’arrêter de travailler tout seul. Ça me donne envie de faire participer des gens à mon projet par exemple.
A l’écoute de votre album on a l’impression que vous êtes à la recherche de la pop song absolue… Quelle définition en donneriez-vous ?
Mathieu H : C’est une chanson que tu peux écouter cinquante fois d’affilé sans t’en lasser. C’est un peu ma façon d’écouter la musique. C’est pas forcément une question de style, ça fonctionne davantage comme une drogue.
Un exemple ?
Mathieu P : « Hey Ya » de Outkast, tu peux l’écouter vingt fois mais elle passera toujours bien.
Mathieu H : Pour moi la dernière en date c’est « Papa Sooma » de Red Axes. C’est pas révolutionnaire, mais ça m’est arrivé de l’écouter plusieurs fois d’affilé. Pourtant le morceau est assez simple, il a de quoi lasser… Mais ça ne s’explique pas.
Du tac-o-tac, quel est l’album que vous avez le plus écouté cette année ?
Mathieu P : C’est un album de Kevin Morby, pas celui qui vient de sortir, son premier, Harlem River.
Simon : On a quand même beaucoup écouté Random des Daft Punk pendant la conception de l’album.
Mathieu H : Parfois c’est même un peu traître, on a l’impression de piquer les bonnes idées. Il faut faire attention à ça… Sinon j’ai beaucoup écouté la B.O du film Nebraska.
Comment un groupe d’électro-pop peut se retrouver à être la première signature du nouveau label de Laurent Garnier ?
Mathieu P : Il y a deux ans on était programmé dans un festival avec Oh ! Tiger Mountain, c’est là qu’on a rencontré Laurent. Quand on a commencé Husbands, il nous avait proposé de participer à leur série de maxis. Et comme il a aimé tous les titres de l’album, il a sans doute du embrouillé les autres (membres du label SLY, ndlr) pour faire passer le projet (rires).
Mathieu H : Et puis il a les oreilles très larges, c’est quelqu’un de musicalement très ouvert.
Le nom du groupe est inspiré d’un film de John Cassavetes (Husbands), et ça nous donne envie de savoir qui est Harry, le publicitaire, qui est Archi, le journaliste, qui est Gus, le dentiste, mais surtout, qui est Stuart, et où est-il ?
Mathieu H : Je crois qu’on avait dit que j’étais Cassavetes… (rires)
Mathieu P : En même temps il n’y a pas de mauvais choix.
Simon : C’est l’histoire de trois potes qui s’amusent et c’est pour ça que le nom a tout de suite fait tilt. Il se passe un truc pour ces trois potes qui décident finalement de s’amuser… Ça fait écho aux heures passées en studio, où on a beaucoup rigolé.
Mathieu P : Ce qui est intéressant c’est que comme beaucoup de films de Cassavetes, il donne l’impression d’être en roue libre, alors que l’écriture a été très rigoureuse. Et on a un peu eu le même procédé pour l’enregistrement de cet album.
D’un point de vue culturel, la Côte d’Azur a longtemps été critiquée. Mais depuis quelques années il se passe des choses au soleil, surtout du côté de Marseille. Est-ce qu’on peut parler d’un nouvel élan pour la scène marseillaise, au même titre qu’on avait pu le faire pour Reims, Lyon ou Versailles ?
Simon : On l’espère en tout cas. J’aime bien l’idée que Marseille fasse son retour après ses années rap florissantes. C’est plaisant. Le rap a occulté tellement de choses, alors qu’il s’en est passé ces dernières années. C’est juste qu’on n’en parlait pas. Et puis Marseille reste la deuxième ville de France…
Mathieu P :On est très fiers d’y vivre en tout cas. On ne revendique pas tous les clichés que cette ville véhicule, mais on est très fiers d’y habiter, d’y travailler, de ne pas la quitter, et d’avoir un label basé juste à côté. Et si l’attention autour de Husbands met Marseille en avant, tant mieux. En même temps notre musique colle plutôt bien à Marseille. De tous nos projets c’est peut-être celui qui a le plus ce côté solaire justement.
Rien à voir avec l’arrivée de Marcelo Bielsa ?
Mathieu H : Non non il a rien à voir là-dedans (rires)… Même si mon prochain album sera très influencé par Marcelo Bielsa.
Un pronostic pour la fin de saison ?
Mathieu H : Je pense qu’on sera champions de France.
Simon : Moi je suis…
Mathieu H : C’est parce que le PSG risque de gagner la Ligue des Champions en fait*… (rires)
Husbands, sortie prévue pour le 9 mars via SLY.
*Interview réalisée en décembre 2014.