Four Tet sort enfin Mango Feedback, un EP à deux morceaux. Et c’est largement suffisant. En combinant instruments à cordes dans l’un et expérimentation sonore dans l’autre, il réussit aussi bien à convoquer la danse que la contemplation. Pour le plus grand bonheur de nos esgourdes.
Depuis quelques jours, ses aficionados trépignaient d’impatience. La semaine dernière, Four Tet a annoncé sur son Twitter la sortie d’un EP composé de deux titres. Le mois dernier, le Britannique nous avait déjà impressionnés avec « Scythe Master » et, sous son alias KH, « Looking at Your Pager », qui reprenait un subtil sample d’un morceau R&B de l’an 2000. Il vient à peine de partager deux nouveaux tracks : « Mango Feedback » et « Watersynth ». Il avait déjà joué la première au festival de Glastonbury et dans son Essential Mix pour la BBC Radio 1 de juillet.
L’artiste a toujours eu un petit faible pour les pochettes abstraites. On se souvient du dripping bleu sur fond vert de son dernier album, Parallel. Pour cet EP, Four Tet a plutôt opté pour un savant mélange de bandes fluo jaunes et vertes. Et effectivement, ce sont deux univers royalement différents qui se développent. D’un côté « Mango Feedback », un son clairement destiné à vous faire danser tout l’été. La cause ? Un rythme cadencé, une voix féminine qui apparaît pour sitôt disparaitre. Juste le temps de nous emplir de douceur et préparer le beat. Et puis surtout, cette mandoline, réelle star du morceau, aussi entêtante qu’envoutante qui nous donne des envies d’ailleurs. Pour nous « Mango Feedback » c’est clairement le rose fluo, couleur bouée piscine, prête à vous accompagner dans vos meilleurs souvenirs de vacances.
Changement radical d’ambiance avec « Watersynth ». On vous conseille de bien enfoncer votre casque sur votre tête pour écouter ce morceau. Préférez un moment calme, une sortie de travail, ou une nuit étoilée pour les plus chanceux. Tout commence avec cette mélodie très rythmée qui se module au fil des minutes, mais ne quitte jamais le morceau. Par-dessus, un parcours musical très expérimental. Avec une technique de spatialisation sonore bien rodée, « Watersynth » nous transporte dans un autre monde, à la frontière du réel. Fulgurance et douceur se mélangent à des sonorités robotiques pour un résultat hypnotisant, comme une météorite dorée tout droit sortie de l’espace. Vous l’aurez compris : c’est un gros coup de cÅ“ur.
Bref, Four Tet ne cessera de se renouveler. Il arrive à surprendre en créant deux tracks qui s’opposent frontalement, pour finalement se rejoindre sous le même bannière : celle du très -très- bon son.