Du 19 au 23 avril, le Printemps de Bourges fait son retour pour lancer la saison des festivals. Comme toujours, en plus d’une programmation riche, le festival propose plusieurs créations inédites, imaginant des connexions inattendues entre des artistes.

Le Printemps de Bourges reprend une place qu’il n’aurait jamais dû quitter : en avril, en première ligne des festivals qui vont rythmer l’été. Et enfin, le voilà de retour dans son dispositif complet, après trois ans. Un dispositif qui ne serait pas complet sans des créations toujours aussi excitantes. À l’image de ce projet réunissant d’anciens participants aux Inouïs. Pour rappel, ce programme, peut-être le meilleur tremplin de France, a propulsé des artistes comme Eddy de Pretto, Christine and the Queens, Feu! Chatterton, Thylacine, Fishbach, Odezenne, et la liste est longue. Surtout, il entraîne chaque fois les musiciens sélectionnés dans une aventure humaine qui méritait d’être prolongée. Ainsi, le 22 avril, sept d’entre eux seront réunis pour ce projet nommé « Qu’est-ce qu’on attend », clin d’œil au morceau du même nom de NTM. Déjà confirmés, comme Terrenoire, ou encore frais, comme MIMAA ou YN, tous et toutes vont se confronter à de grandes chansons engagées, des années 50 à nos jours. Sous la direction d’Adrien Soleiman, lui-même ancien Inouï, chaque artiste va ainsi reprendre dans son style ce texte fort.

L’un des grands évènements de cette édition est sûrement la venue de Brigitte Fontaine pour son ultime concert. Après plus d’un demi-siècle d’une carrière unique, elle vient tirer sa révérence, et entend bien marquer le coup. Elle s’associe ainsi à la jeune et passionnante Lucie Antunes pour la direction musicale, et à l’irrévérencieux duo Kervern & Delépine pour la mise en scène. Autour d’elle vont ainsi graviter des artistes ayant tissé avec elle une admiration réciproque. Et leur diversité donne une idée de l’ampleur de son influence. L’ex-Pulp Jarvis Cocker, Rebeka Warrior, Arthur H, Philippe Katerine, Bertrand Belin ou la jeune P.R2B, sans oublier les comédiennes Béatrice Dalle et Anna Mouglalis : chacun viendra participer à cette belle fête d’adieux.

© Frank Loriou

Il y a également des traditions qu’il faut respecter. Les capsules du palais Jacques Cœur en font partie. Chaque après-midi, dans ce cadre aussi intimiste que majestueux, ont lieu des rencontres entre musique et littérature. La première, le 20 avril, voit ainsi la rencontre de Michel Houellebecq et du producteur techno et house Traumer pour « Existence à basse altitude ». Le premier lira une sélection de ses poèmes, où ses obsessions entreront en résonance avec les paysages sonores du second. Le lendemain, l’infatigable Chloé sera en duo avec la comédienne Céline Sallette, sur l’invitation du collectif À définir dans un futur proche. L’une aux machines, l’autre à la voix, elles livreront une création basée sur l’essai «La Femme et la Nature: Le rugissement en son sein» de Susan Griffin, texte fondateur de l’éco-féminisme paru en 1978. Enfin, le 22 avril, les chansons d’Albin de la Simone et les textes de Sylvain Prudhomme vont se croiser pour la capsule « Les Orages », pour un moment mélancolique et poétique, né d’une admiration réciproque.

Dans un cadre tout aussi unique, la salle du Duc Jean accueillera également les 21 et 22 avril un duo de Pomme et sa complice québécoise Safia Nolin, autour du répertoire de Céline Dion. Quelque part entre premier et second degré, ce projet nommé « D’amour ou d’amitié » voit les musiciennes s’accaparer les chansons de la star dans une version folk mélancolique et intimiste. Plus qu’un hommage à la chanteuse québecoise, il s’agit bien là d’un hommage sans ironie aucune aux moments partagés qu’elle a permis, avec des chansons fédératrices. Fédérateur ou fédératrice, des qualificatifs qui collent tellement bien au Printemps de Bourges.

La programmation complète du Printemps de Bourges est à retrouver sur leur site.