Un album, deux avis. Aujourd’hui sur le ring, le nouvel album de Ry X, Blood Moon. Fight !
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Patrice Bardot
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Oh, le beau beat! Oh, le tempo qui s’accélère! Ah, l’énergie cosmique irrésistible qui se dégage des treize pistes du troisième album de l’Australien RyX! Euh, on plaisante bien sûr. Ry X a beau avoir dépassé la barre des 50 BPM et mis un peu de piquant dans son guacamole certifié « petit producteur », ses chansons restent toujours aussi redoutables qu’un filet d’eau tiède ou un plat de navets vapeur. Bande-son parfaite pour un documentaire de la TNT sur le désert de [insérer la destination de votre choix] ou les aventures du yogi caresseur d’arbres Vyentparlahmefairehunchaique (celui qui fait revenir l’être aimé, répare les voitures à distance ou règle les soucis érectiles), Blood Moon souffre déjà de la surabondance de chanteurs électronicopop « à message » – même si le bien nommé « Bordeline », moment de folie improbable dans ce pensum dégoulinant de mièvrerie, aurait pu figurer en face B d’un maxi de Moderat. Ça geint, ça chouine, ça miaule comme un petit chaton affamé des paroles « nourries par les réflexions de RY X sur les relations intimes qu’il traduit en conversations plus larges sur l’esprit, le divin féminin et l’exploration de soi ». Quand même! On ne sait pas trop à quoi il tournait (jus de betteraves, mezcal ?) seul dans son studio de Topanga, au cœur des montagnes de Santa Monica, mais il aurait dû s’abstenir, car ce disque « incroyablement personnel » où « la croissance et l’apprentissage sont des motifs récurrents » manque incroyablement de muscle. Ah, on nous glisse dans l’oreillette que, profitant de la beauté des lieux, il ne s’arrêtait de composer que pour « explorer les montagnes au coucher du soleil ». Il fallait le dire plus tôt que c’était une commande de Nature&Découvertes pour sa collection ‘Merveilles de la nature’. Allez, rendez-moi The Howling!
Benoît Carretier
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