Fête de la musique à Nantes : des personnes tombent dans la Loire suite à une intervention policière
Cela s’est passé dans la nuit du 21 au 22 juin, alors qu’étaient organisés partout en France des évènements pour célébrer la Fête de la musique. A Nantes, une soirée techno a lieu le long du quai Président-Wilson, en bord de Loire. Elle débute en début d’après-midi dans la bonne humeur et se poursuit jusqu’au milieu de la nuit. La musique devait être coupée à 4 heures du matin, un horaire fixé par les organisateurs de l’évènement et par la préfecture pour l’ensemble de la ville. Or, parmi les soundsystems présents, un DJ dépasse l’horaire, entraînant une intervention de la police. Jusque là, rien de très alarmant, mais la situation dérape. Un organisateur présent raconte à CheckNews que « le dernier sound system a décidé de relancer le son, ce qui a énervé la police, qui était juste à côté, et remotivé au moins trois cents personnes à se rebeller contre les forces de l’ordre. » S’ensuit une intervention policière à la violence inédite entre coups de matraques et gaz lacrymogène, que l’on peut voir dans les différentes vidéos prises lors de l’évènement : coups de matraques et gaz lacrymogène ont été privilégiés pour disperser les fêtards.
FÊTE DE LA MUSIQUE : DES IMAGES DES VIOLENCES
Des milliers de nantais et de nantaises ont vécu des violences inacceptables le soir de la fête de la musique à Nantes. Coups, arrestations, gaz, et chutes dans la Loire. Quelques images captées par un lecteur. pic.twitter.com/R6H4WmDNAb
— Nantes Révoltée (@Nantes_Revoltee) 23 juin 2019
Ces violences policières de la compagnie départementale d’intervention (CDI) ont déclenché un mouvement de foule sur le quai, qui n’est pas équipé de garde-corps. Plusieurs personnes sont donc tombées dans la Loire : quatorze selon les pompiers, un chiffre confirmé par le préfet de Loire-Atlantique, Claude d’Harcourt, invité de France Bleu Loire Océan ce lundi matin à 8 heures 15. Six blessés sont rapidement transportés au CHU, dont deux policiers. Malgré cela, le préfet n’a pas remis en cause la méthode employée par les forces de l’ordre pour intervenir : « Les forces de l’ordre interviennent toujours de manière proportionnée. Mais face à des individus avinés, qui ont probablement pris de la drogue, il est difficile d’intervenir de façon rationnelle. Et les individus eux-mêmes étaient immaîtrisables ».
En outre, un homme de 24 ans a été déclaré disparu, n’ayant plus donné signe de vie depuis les évènements. Un avis de recherche a été posté sur Facebook par l’un de ses amis. D’après le préfet, l’Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN) a été saisie et le parquet a ouvert une enquête pour disparition inquiétante selon Ouest-France, qui a contacté le commissariat local. Impossible toutefois pour l’instant d’établir un lien entre cette disparition et les violences policières de la nuit de vendredi.