Fauve, société anonyme
Depuis deux ans, ils connaissent une ascension fulgurante, hors des circuits traditionnels. Depuis deux ans, ils gèrent leur enseigne avec certains principes immuables : soigner les fans, ne pas se montrer, toujours sortir en bande. Rencontre exclusive avec le collectif Fauve, deux mois avant la sortie de leur premier album.
« Pour moi il y a une arnaque quelque part, un truc qui sonne faux. » Cette phrase se trouve être échappée de la bouche de Marco Prince à propos de Fauve. Une opinion qui résume bien la méfiance palpable à l’égard du succès hors normes du groupe, enfin du collectif, parisien. Comment un groupe si jeune – ils ont donné leur premier concert en 2012 devant une dizaine de spectateurs – et qui n’a pas encore sorti d’album peut remplir à Paris en février-mars-avril 20 Bataclan d’affilée, soit plus de 40 000 spectateurs au total ? Et comment ont-ils pu en seulement quelques mois toucher pas loin de 300 000 fans Facebook ? On pourrait continuer comme ça à empiler des stats, leur nombre de vues YouTube, les scores impressionnants de leur unique disque, un EP de six titres baptisé Blizzard sorti en mai 2013, qui se maintient au top des ventes iTunes, ou encore évoquer les scènes énormes de festivals comme Rock En Seine ou les Eurockéennes qui à leur tour ont succombé au phénomène.
Le raz-de-marée ayant pris sa source, puis grandi hors de tout circuit traditionnel “hype-label-médias”, il en devient bien évidemment suspect aux yeux des gardiens du vieux temple. Bien sûr, il est autorisé de glousser sur la naïveté des textes, ou le côté bancal de leur musique. Mais on doute que quiconque ayant déjà vu Fauve sur scène n’ait pas été submergé par la tornade, et emporté dans leur blizzard décrit au couteau par Quentin, MC d’un nouveau genre dont le flow tempétueux le propulse rappeur du troisième type. Comme un choc rare, comme l’impression d’une puissance émotionnelle renversant tout sur son passage malgré l’apparente fragilité des artificiers. Acteurs anonymes entre 26 et 30 ans, aux looks passe-partout, qui parlent d’une seule voix et ne souhaitent à aucun prix afficher leur visage face à l’objectif d’un photographe. Nous sommes donc allés à la rencontre de ceux qui tiennent la scène, Quentin (voix), Pierre (guitare), Noki (vidéo), Stéphane (basse), Simon (batterie), mais aussi des autres, membres encore plus anonymes de Fauve Corp mais tout autant essentiels à son bon fonctionnement. Une petite entreprise autogérée qui envoie à ses fans tee-shirts, EP, tout en glissant dans l’enveloppe des carambars et des mots doux. Alors oui, dans ce monde de brutes, chaque jour plus cynique et désespéré, nous avons envie de croire à la sincérité de Fauve. Et peut-être que cette interview vous donnera aussi envie de croire à “cette putain de belle histoire”.
Tsugi : Dans une de vos premières interviews, vous déclariez être là par accident. Le pensez-vous toujours ?
Fauve : Parfois on nous dit : “Il y avait un créneau pas exploité, les gens avaient besoin que vous soyez là.” Mais quand tu prends du recul et que tu repenses à la manière dont nous faisions Fauve au début dans nos chambres, ce n’était pas possible d’imaginer que cela puisse être une telle évidence. Quand on faisait écouter à nos potes, leurs réactions, c’était juste : “Ok, les gars, c’est pas mal ce truc mais c’est un peu gênant à écouter. Elles sont où les rimes et les mélodies ? Vous allez faire comment en concert ?” Ce genre de réaction nous semblait totalement sensé et si des gens nous disent cela encore aujourd’hui, cela nous semble normal. Si tu oublies dans quel état d’esprit tu étais quand tu jouais dans ta chambre, c’est mort.
On dit que vous êtes “la voix d’une génération”, est-ce que cela ne risque pas de vous faire perdre pied ?
Tout le monde possède un côté narcissique. S’entendre dire ça, ça fait un petit pincement au coeur et tu fais “wouah”. Mais si tu es honnête, tu te rends compte que c’est complètement injustifié. Surtout on ne veut pas que ce soit le cas. On ne parle que pour nous et nos proches. Si tu veux être le porte-parole d’une génération, tu ne t’y prends pas du tout comme ça. On aurait écrit des vraies chansons, l’emballage que l’on a choisi au départ, il n’y a pas plus anxiogène. On avait juste besoin de vider notre sac. C’était un exutoire plus fort que tout. C’est emmerdant d’être pris entre des tirs croisés alors que tu n’as rien demandé à personne. Pendant que certains affirment “vous êtes la voix d’une génération”, d’autres nous disent “ta gueule”. Mais je crois que l’on réagirait pareil si jamais on disait de quelqu’un qu’il est la voix de notre génération. Cela me ferait trop chier, parce que ce mec, il ne parle pas en notre nom.
On parle souvent de slam pour décrire votre musique, mais n’êtes-vous pas plus proches du hip-hop ?
On a grandi avec la culture hip-hop, notamment IAM, NTM, Wu-Tang Clan. Aujourd’hui, on écoute encore plus de rap que de rock. La limite, c’est que si tu vas voir des mecs qui sont dans la culture hip-hop et que tu leur parles de Fauve, ils vont sûrement dire que ce n’est pas du rap. On peut nous associer au hip-hop, mais cette scène ne va pas nous accepter. Même si on a traîné avec des mecs comme 1995 et que l’on s’est rendu compte que l’on parlait le même langage. À nos débuts, on nous a rapprochés de la nouvelle scène française, Granville, Lescop ou La Femme, mais au-delà de leur musique, dans la démarche on ne s’y retrouve pas du tout. On se sent plus proches d’un groupe de rap.
C’est sans doute aussi parce que Fauve est davantage un collectif qu’un groupe ?
C’est l’essence même du projet. Dans le hip-hop, il y a un côté pluridisciplinaire qui nous parle complètement. Dès le départ, on s’est dit qu’il faudrait qu’on soit plus nombreux pour faire plus de choses. On a voulu faire de la vidéo et le meilleur moyen d’y arriver c’était de considérer les personnes qui font de la vidéo comme des membres à part entière de Fauve Corp comme on dit. Au début, il fallait marteler que Fauve ce n’était pas que de la musique, maintenant c’est quasiment acquis. Fauve n’existe pas sans tous les gens qui prêtent main-forte au projet. On a poussé le collectif loin en termes d’état d’esprit. Dans nos têtes, notre ingénieur du son fait partie du Corp, notre pote qui est tout le temps là pour faire les DJ-sets alors qu’il n’est pas sur scène durant les concerts, il fait partie du Corp, notre régisseur fait partie du Corp. Ceux qui viennent en tournée avec nous, qui s’occupent du stand, qui nous filent des coups de main pour installer le matos, à partir du moment où c’est récurrent, ils font partie du Corp. Mais tout le monde fait quelque chose, ce n’est pas “viens en classe verte à notre tournée”.
Cette rage que vous portez, elle est arrivée quand dans vos vies ?
Il a fallu du temps pour l’assumer et l’extérioriser, mais elle vraiment arrivée au passage à l’âge adulte, quand tu débarques dans le monde du travail et que tu te mets sur des rails. Tu sors de la facilité de la vie étudiante, tu commences à entrer dans des considérations de travail, de loyer, de routine d’horaires, de hiérarchie. Finalement tu te dis : je ne suis pas excité par l’idée d’aller au boulot tous les matins mais j’ai un bon salaire, un bon boulot, j’ai le temps de voir mes amis, je me paye des bonnes vacances. Puis un jour tu te lèves et tu penses : ah, il n’y a que ça dans la vie ? Tu vois le point de départ et tu sais facilement comment va être le point d’arrivée. Aujourd’hui, pourtant on fait plus de concessions dans Fauve où on n’a pas le temps de voir nos parents, amis, copines, mais au moins le matin quand on se lève, on est excités par ce que l’on fait, cela nous passionne et on le fait avec des personnes qui sont notre deuxième famille.
Vous avez voulu sortir des rails ?
Non, il n’y avait pas cette dimension : il y a les rails et on en sort pour faire un projet artistique. C’était plus une soupape. On pensait juste que Fauve allait huiler notre vie, nous aider à mieux subir les choses. C’était pour nous rendre la vie meilleure plutôt que pour en changer.
Dès que ça a commencé à marcher pour vous, certains vous ont accusés d’être des imposteurs, des jeunes gens en colère qui avaient en réalité des super boulots bien confortables, est-ce que cela vous a touchés ?
On a fait ce projet pour avoir un endroit dans notre vie où l’on ne triche pas. Dans “St Anne”, on dit : “Je suis dans une famille plutôt aisée, j’ai toujours été privilégié.” C’est ce que l’on est, donc on assume de A à Z. Mais on n’a jamais eu de super boulots en tout cas. On n’a pas le temps de se prendre la tête avec ça. C’est normal, on ne peut pas faire l’unanimité. Parfois, les gens inventent n’importe quoi à notre sujet. On a lu ou entendu des trucs de ouf comme : “Fauve c’est deux mecs d’une agence de pub qui ont créé un concept.” Ou alors on nous demande par mail : “Est-ce que vous êtes des imposteurs ?” On se marre en répondant : “On est les Daft Punk, c’est pour ça qu’on a sorti notre EP le même jour que RAM parce que c’était moins galère pour nous.” On peut tomber aussi sur des trucs pas très cool, mais qu’importe. On n’aurait jamais pensé être là, alors si c’est le prix à payer, on dit : “vas-y, il n’y a pas de souci.” Mais les louanges dithyrambiques nous gênent beaucoup également. On ne veut pas être pris pour ce que l’on n’est pas.
Comment avez-vous travaillé sur cet album ?
En septembre dernier, nous sommes allés dans la maison des parents de l’un de nous, en Normandie, à Granville. On a vidé deux chambres. Dans l’une, il y avait l’ordi avec une carte son et les enceintes, dans l’autre, le micro et les instruments. On a fait passer les câbles sous les portes et on a procédé comme on fait d’habitude. À la base, on a une grille d’accords et une microstructure instrumentale avec une ébauche de texte. On enregistre cela de manière très basique puis chacun de nous vient se greffer par-dessus en disant : “Ça m’inspire tel riff de guitare, moi je vais rajouter tel truc à la basse, etc.” On enregistre toutes ses idées puis on joue au Lego avec tout ce matériel.
Est-ce que la sortie prochaine de cet album va vous aider à ne plus passer vos nuits “entre cachetons et insomnies” ?
C’est déjà un peu le cas. écrire cet album nous a permis d’évacuer. Ça commence avec “Voyou” qui est le début de l’histoire, là où on en était il y a deux ans. On raconte notre cheminement depuis. L’album ne parle pas que de Fauve, mais de nos vies, de ce que cela nous a apporté à titre personnel, de ce qui nous sort du tunnel. Mais il ne faut pas se mentir, il y a des côtés très durs en termes de stress, de travail. Tu es jugé par un nombre important de personnes. Ce n’est pas forcément plus facile à gérer que quand tu as juste des comptes à rendre à ton patron. Mais on peut déjà dire que la part 2 de Vieux Frères sera plus lumineuse, plus apaisée, et peut-être plus mystique.
On sent quand même que le climat de cet album est moins plombé, on peut même parler de chansons sur certains titres…
C’est vrai qu’il y a deux mélodies maintenant ! (rires) On n’est pas très à l’aise avec le chant, c’est pour cela que l’on a fait du “parler”. Les moments chantés, ce sont les moments un peu plus lumineux. On a tout le temps envie de progresser. Le “parler”, on l’a bien bossé donc on commence à chercher ailleurs. C’est pour cela aussi qu’il y a des trucs plus hip-hop, et pour le coup encore plus éloignés des mélodies qu’avant. Le plus agréable, c’est de tenter des trucs. Par exemple, on est en tournée depuis six mois, on a pourtant dû changer trois fois de configuration “live” mais on s’ennuie déjà avec la formule actuelle. Alors qu’un live, tu tournes au moins pendant un an avec. D’une manière générale, nous sommes tous impatients.
Est-ce qu’il y a une place pour l’humour dans Fauve ?
Fauve répond à un besoin, mais on a d’autres besoins qui ne rentrent pas dans le véhicule Fauve. Je ne pense pas qu’on fera une chanson comique parce que ce n’est pas le lieu. On prend Fauve très au sérieux, mais nous, on ne se prend pas au sérieux. Ça nous fait marrer de penser que des gens puissent se dire : “Mais qu’est-ce qu’ils font Fauve en ce moment ?” Mais nous, on ne fait rien. On est juste comme des tocards, on traîne, on joue à la Playstation. Il y a un décalage entre ce que les gens peuvent percevoir de nous et ce que l’on est vraiment. On n’a sûrement jamais autant rigolé que depuis que nous sommes dans Fauve.
Qu’est-ce qui vous rend le plus fier dans ce disque ?
Le fait qu’il nous ressemble. On n’a pas triché. C’est clair que l’on n’a pas le son de Daft Punk ou le tracklisting de Stromae mais ce disque raconte une histoire, ce qui nous est arrivé depuis deux ans, et il a un côté imparfait qui nous rassure. On aurait pu aller vers plus de facilité, louer un gros studio ou remettre des titres du EP. ça s’entend que c’est un truc bricolo, mais c’est fait avec beaucoup de ténacité et de rage. Cela met en lumière d’où vient ce projet. On a choisi aussi de le faire seuls, sans label, c’est une fierté de monter Fauve Corp en vrai. Peut-être qu’on va en chier, qu’on aurait pu faire des choix moins galère, mais finalement ça soulage de se dire que s’il y a des problèmes, on ne pourra s’en prendre qu’à nous.
Vous refusez de montrer vos visages, ce n’est monnayable à aucun prix ?
On a déjà été confrontés à ça, il y a quelques mois quand les maisons de disques sont arrivées avec des sommes assez conséquentes à nous proposer. On avait zéro cash pour monter notre truc donc c’aurait été facile de craquer à ce moment-là. Quand on a commencé, nos parents nous disaient : “Mais vous êtes ouf, montrez- vous, sinon ça ne tiendra pas votre histoire.” Mais c’était tellement ancré en nous que l’on n’a pas lâché. On vient de faire cette session photo pour cette interview et on était tellement tendus que ça nous a rendus limite malpolis ou presque agressifs alors que ça ne nous ressemble pas, mais c’est juste que ça nous met mal à l’aise. Face à l’objectif, on se sent comme des lapins dans les phares d’une bagnole. Et puis quand tu es petit, et que le Grand Journal te propose de passer en direct, ce n’est pas évident non plus de ne pas craquer. Aujourd’hui c’est plus facile de garder le cap. À force de garder nos positions, on n’a plus trop besoin de batailler pour nous faire comprendre. C’est tenable aussi parce qu’on a depuis le début un public qui nous soutient et un EP qui a marché en indépendant. On s’est sentis suffisamment forts pour refuser beaucoup de choses, et ne pas prendre de label. D’accord, on vendra moins de disques, et les médias vont moins faire d’articles sur nous, mais si des gens viennent nous voir en concert, cela va déjà au-delà de nos espérances.
Si on suit votre logique, on peut se demander à quoi ça vous sert de donner une interview…
Au début, on disait : on ne va pas parler aux médias, comme ça, ils ne parleront pas de nous et on sera tranquilles. Mais on s’est rendu compte que les papiers qui restituaient le plus fidèlement ce qu’on essaie de faire, c’était quand on avait passé du temps à expliquer notre démarche. Donc une interview comme celle-là nous permet d’expliquer le projet, de montrer la vérité et les coulisses. Et surtout ça nous permet de raconter l’histoire humaine qu’il y a derrière, une histoire de vieux frères. Le carburant c’est Fauve, mais ce qui est époustouflant ce sont les relations humaines que l’on vit grâce à tout ça.
Est-ce que le succès a pu ébranler votre fonctionnement démocratique ?
Non, au contraire. Ça nous a soudés. Quand on a quitté nos boulots au moment où le EP a commencé à marcher, on ne s’est pas dit “ça y est, on est des rock stars !”. On s’engueule bien sûr, mais pas pour des questions d’ego. Plus le temps passe, plus les divergences artistiques que l’on a pu avoir se réduisent. Fauve a eu des moments plus difficiles, mais c’était avant.
Vous ne ressentez aucune pression face à cette nouvelle popularité ?
On n’est pas là pour faire carrière. On n’est pas là pour durer. On a vécu une histoire un peu dingue après la sortie du EP puis la tournée, maintenant ce n’est que du bonus. On dit que le plus difficile c’est de durer. Nous on pense : durer pour quoi faire ? On ne dit pas qu’on va arrêter dans dix jours mais ce n’est pas ça le plus important. On a créé Fauve pour évacuer la routine, le marasme, si c’est pour retomber dans une autre routine, on arrêtera. On parle entre nous de la fin de Fauve. Il n’y a pas d’enjeu à titre individuel de faire carrière dans la musique. On retournera à nos vies d’avant mais pas de la même manière parce que l’on aura fait ce truc qui nous aura nourris. Quand on repartira dans les bois, on sera enrichis de cette histoire et jusqu’à notre dernier souffle on aura ces images qui tourneront dans nos têtes tellement c’était imprévu et fort.
Est-ce que vous vous intéressez au climat parfois anxiogène qui règne dans notre pays ?
Même si on ne lit pas beaucoup les journaux, on voit ce qu’il se passe autour de nous, ce n’est pas au coeur de notre réflexion, mais on en parle dans les chansons parfois. C’est tellement dur aujourd’hui qu’il faut mieux jouer collectif avec tes potes en te disant que tu vas t’en sortir. Fauve n’a pas d’aspiration à remettre en question la société dans laquelle on évolue. On veut juste faire en sorte que l’on soit plus heureux et que l’on vive mieux. C’est pour cela que l’on parle de périmètre. C’est parfois mal perçu, on nous dit souvent qu’on critique la société dans nos chansons mais ce n’est pas du tout ça. Notre engagement ne concerne pas la politique ou la société, deux trucs qui nous dépassent, mais les rapports humains et les mécanismes sentimentaux que nous vivons. Nous faisons de la résistance, mais c’est très local.
Vous avez dernièrement donné un concert à Londres, Pitchfork vous apprécie, vous pourriez imaginer “exporter” Fauve ?
Ça nous semble déjà incroyable de faire des concerts en dehors de Paris. Ça nous paraît tellement impossible qu’on ne s’est jamais posé la question mais aller jouer au Japon devant des Japonais qui ne comprennent rien à ce que l’on dit, ça peut être marrant. Ce n’est pas du tout une ambition ; bien sûr, si on nous propose d’aller dans d’autres coins de la planète, on ira carrément, mais ça ne viendra pas de nous. Et puis si jamais Fauve marchait à l’étranger, ce serait probablement pour de mauvaises raisons, les gens ne comprendraient pas ce que l’on raconte mais on aurait probablement juste une image de Frenchies un peu cool. On ne va pas se battre pour “s’exporter”. On n’a jamais eu cette démarche d’aller frapper à la porte de qui que ce soit.
Vieux Frères Part 1 (Fauve Corp)
Article originellement paru dans le numéro 68 de Tsugi (décembre 2013/janvier 2014)