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Crédit : Zenith Richards
6 avril 2018

Exclu : Rafiq Bhatia (le guitariste de Son Lux) se lance en solo !

par Clémence Meunier

Les fans de Son Lux seront comblés, et pas forcément dépaysés : Rafiq Bhatia, le guitariste et compositeur new-yorkais ayant rejoint Ryan Lott en 2014 pour former le trio (auparavant, Lott officiait seul), sort aujourd’hui son premier album en solo. Neuf titres instrumentaux sur lesquels on imagine déjà se poser la si belle voix éraillée de Ryan Lott, pour des compositions assez similaires à ce qu’on trouve sur Brighter Wounds, le dernier album de Son Lux, sorti en février. La confusion entre les deux projets est d’autant plus facile que Ian Chang, le batteur de Son Lux, accompagnera Rafiq Bhatia en live – c’est bon, tout le monde suit ?!

Mais arrêtons avec Son Lux : Breaking English, le premier album solo de Rafiq Bhatia, n’a pas besoin de comparaisons ou d’allégeance à un groupe à succès pour exister par lui-même. Convoquant évidemment pas mal de guitares, son instrument de prédilection, il y use aussi de cordes aux inspirations orientales (« Before Our Eyes »), de plages plus expérimentales (« The Overview Effect ») et de nonchalance soul (le très réussi « Breaking English »), pour un album entre pop bruitiste, free jazz et envolées perfusées à Jimi Hendrix ou John Coltrane. Le premier extrait, « Hoods Up », annonçait déjà ces couleurs changeantes, avec son long solo de guitare et sa tension palpable. « ‘Hoods Up’ est le premier titre sur lequel j’ai commencé à travailler pour Breaking English, et l’un des derniers que j’ai terminé », explique Rafiq Bhatia. « Ça m’a pris des années, j’ai jeté de nombreuses versions à la corbeille en cours de route, mais le résultat est là : je repousse mes propres limites. Ça demandait d’explorer de nouveaux territoires inconnus, mais aussi de m’accepter tel que je suis. Je pense que la musique recèle en elle un peu de cette difficulté de création »… Des années pour finir un morceau ? Il faut dire que la source d’inspiration de la chanson n’est pas des plus légères : « J’ai commencé à composer ‘Hoods Up’ à la lumière du meurtre de sang-froid de Trayvon Martin, et de la campagne de calomnie qui s’en est suivie : la déshumanisation systématique d’un jeune garçon noir qui rentrait simplement chez lui avec une capuche sur la tête. Tandis que je travaillais sur le morceau, de plus en plus d’évènements venaient étayer sa signification : les relents racistes de notre passés ne cessaient de revenir, nous rappelant quelle horrible influence ils continuent à avoir sur notre présent. ».

« Hoods Up » s’accompagne aujourd’hui d’un clip en forme de session live, à découvrir ci-dessus en exclusivité sur tsugi.fr . Une belle manière de découvrir l’échappée en solo d’un compositeur talentueux, en attendant de le voir à Paris au Point Ephémère le 28 avril, et au 7(7) Café de Metz le lendemain.

 

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