Euro-vision : la Norvège vue par Magnus International
Six pays vus à travers les yeux de six artistes qui les connaissent comme leur poche. Petit tour d’horizon des scènes musicales les plus chaudes d’Europe. Deuxième étape : la Norvège vue par Magnus International.
Qui aurait cru il y a 15 ans que les Norvégiens avaient un tel sens de l’humour ? Depuis, les décalés Lindstrøm, Prins Thomas et Todd Terje ont démontré aux dancefloors du monde entier que dans le Nord, on groovait léger. Nouvel ambassadeur de ce son cosmic-house, Magnus Sheehan, alias Magnus International, a réussi avec son premier album Echo To Echo à perpétuer le délire sonore de ses aînés tout en apportant une touche de fraîcheur.
Comment décrirais-tu la scène musicale norvégienne ?
En deux mots, éclectique et foisonnante. Comme il fait si froid dans nos contrées, il faut bien se trouver une occupation, vu que l’on passe toute l’année à l’intérieur. La période actuelle est assez brumeuse, comme si nous étions entrés dans une petite phase de transition. Mais l’incertitude rend la création musicale encore plus excitante, car la scène est plus encline à prendre des risques, comme le festival Ekko à Bergen, qui se concentre sur les groupes d’avant-garde. Même un événement plus rock comme Øya a désormais sa tente électronica.
Quelles sont les villes où ça bouge le plus ?
Il est assez tentant d’affirmer qu’Oslo est la ville où il faut être aujourd’hui. La scène électronique y est vraiment solide et il est assez commun de croiser à l’improviste de grands musiciens et DJs dans les soirées.
Quels sont les morceaux emblématiques de la Norvège ?
La musique norvégienne idéale se doit d’être froide et un peu effrontée, donc je vous ai dressé une mini-liste de titres qui représentent la Norvège de différentes manières. Voici la « Magnus National Norwegian music list » : Erik Wollo « Computer Love » (une géniale reprise de Kraftwerk à la guitare par le virtuose new age Erik Wollo), Vilde Tuv « Mine Armer » (une techno aux sons hypnotiques), Zoo « Jeg Robot » (une tuerie disco du premier groupe de Ketil Stokkann qui a représenté la Norvège à l’Eurovision en 1986. Toujours aussi frais, « Jeg Robot » est un précurseur du disco norvégien), IsmiStik « Bulb » (un projet de Bjørn Torske d’une influence capitale pour moi, car il est le parfait résumé de la première scène rave née dans la ville de Tromsø).
Quels sont tes derniers coups de cœur ?
Il y a en ce moment de nombreux groupes de rap « alternatifs » qui pointent le bout de leur nez. Mais mon groupe favori du moment, Tussmørke, fait plutôt dans le prog rock à la Jethro Tull avec des paroles médiévales en norvégien. Le nerd qui sommeille en moi ne peut rester insensible. Je suis même membre de leur fan-club.
Quels sont les endroits incontournables à visiter ?
Il y a des endroits magnifiques en Norvège, mais il faut aller dans les îles Lofoten près de Tromsø, au Nord du pays. C’est un endroit magnifique l’été, et tellement au nord que le soleil ne se couche jamais.
Des bons plans pour sortir ?
Alors, pour passer une bonne nuit dans le Oslo secret à la façon de Magnus International, je recommande d’aller à Illegal burger, le meilleur burger de la ville, puis d’aller faire un tour au bar Robinet. C’est mon (tout petit) bar préféré, avec beaucoup de krautrock qui sort des enceintes.