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Erick Morillo en 2009 ©Caz Harrington
18 septembre 2020

Erick Morillo : 10 victimes racontent leur viol et agression sexuelle

par Léonie Ruellan

Les témoignages de violences sexuelles visant le défunt DJ Erick Morillo continuent de se multiplier sur les réseaux sociaux, et ailleurs : la journaliste Annabel Ross a publié une enquête sur Mixmag menée auprès de dix présumées victimes ou témoins. Elles se livrent.

Les faits se seraient produits entre le début des années 90 et 2019. Pour le magazine anglais Mixmag, la journaliste Annabel Ross a collecté des témoignages auprès de présumées victimes d’Erick Morillo : parmi elles, il y a une fan, des collègues, une journaliste, ou des employées dans les clubs où Morillo jouait. L’enquête reporte aussi le récit de témoins, une femme et deux hommes, qui ont vu et/ou entendu parler d’agressions commises par le DJ.

 

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Tous les récits sont signés anonymement, sauf celui de Dave Lambert qui parle en tant que témoin. Conseiller du groupe d’Erick Morillo Reel 2 Real, il travailla avec lui de 1993 à 1997, et publia le tube « I Like to Move It » en Angleterre sur le label Positiva/EMI. Il raconte qu’Erick Morillo se serait forgé une telle réputation que, lorsqu’il venait à Londres dans les bureaux du label, la sécurité demandait à ce qu’on vienne l’accueillir pour l’empêcher de disparaître dans l’immeuble : « À chaque fois, Lambert devait partir à la recherche de Morillo et il le trouvait toujours à un autre étage, en train de flirter avec une femme, souvent une assistante ou une réceptionniste. […] « C’est arrivé au point que la sécurité de l’immeuble me demande : ‘Quand vous savez qu’Erick est là, vous envoyez quelqu’un le chercher à la réception pour l’amener à son rendez-vous, car il disparaît sans cesse dans l’immeuble’ «  ».

« Il m’a dit « pour qui tu te prends ? TOUT LE MONDE veut baiser avec moi. » Je ne l’oublierai jamais. »

Certains témoignages se rejoignent notamment sur l’usage de drogues : ils abordent la consommation excessive de kétamine d’Erick Morillo (son addiction), et dans certains cas, les victimes auraient été droguées avant d’être violées. « Katia [les noms ont été modifiés, ndr] se souvient avoir vu Morillo préparer de la kétamine dans le four de la cuisine. « Je sortais et j’allais à des fêtes depuis mes 13 ans, et pourtant je n’avais jamais vu une telle quantité de kétamine » ». […] Morillo apparut derrière elle et la poussa sur le canapé. « Il m’a bloqué les bras et m’a chevauché comme une fille pourrait chevaucher un mec dans un club de striptease. C’était tellement bizarre, c’est un adulte, il me bloquait les bras le long du corps et essayait de me déshabiller. Je lui disais que je ne voulais pas et il répondait « viens prendre une douche avec moi. Montons prendre une douche », et n’arrêtait pas de répéter ça en boucle. […] Il m’a dit « pour qui tu te prends ? TOUT LE MONDE veut baiser avec moi. » Je ne l’oublierai jamais. À ce moment-là, j’avais peur. Et il essayait sans cesse de m’embrasser mais comme je détournais ma tête, il a fini par me lécher tout le visage. »

La plupart des présumées victimes confient avoir préféré ne pas en parler publiquement, et encore moins déposer plainte, par peur et/ou par pudeur.

Annabel Ross serait également en train de collecter des témoignages à propos du DJ Derrick May, lui aussi visé par des accusations de violences sexistes et sexuelles.

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