En écoute : Yard, quatre irlandais dans le vent entre noise et techno
Il n’est peut-être pas encore arrivé jusqu’à vos oreilles. Pourtant, Yard a déjà à son actif les premières parties de noms déjà bien connus (Shame côté rock ou Scalping, dans un genre plus électronique). Savant mélange entre noise et techno et qui gagnerait à être connu du grand public, le groupe originaire de Dublin vient casser la baraque avec ses sons percutants et ses rythmes carabinés.
Alors qu’on allait voir la première partie de shame, c’est saisi par la première partie que l’on ressortait de ce concert —par sa deuxième aussi, bien sûr, mais là n’est pas le sujet. Dublin le 28 février dernier, première date de la tournée européenne de shame, qui promettait son lot d’absurdités et une frénésie propre à son frontman, Charlie Steen, aura eu le mérite de marquer les esprits. Il est assez rare de se prendre une claque devant le groupe qui assure la première partie d’une tête d’affiche plutôt prometteuse. Et pourtant, Yard l’a fait.
Après quelques recherches sur ces quatre irlandais, il faut se rendre à l’évidence : ils sont inconnus au bataillon. Quelques singles se démarquent pourtant, comme par exemple « Auto erotic », aussi hypnotisant que son clip : il débute avec une mélodie à la limite de l’inquiétant, puis une rythmique à contretemps vient s’ajouter ainsi que la voix, d’abord à peine audible mais crescendo, elle se transforme en lamentation. Pas de doute, c’est -en tout cas pour nous- l’un de leurs meilleurs morceaux à ce jour.
Parfaite combinaison entre noise et musique électronique, le son Yard charme tout autant les adeptes de noise rock que d’électronique -qui tire souvent vers la techno. « Lawmaker » est sans doute leur titre le plus énervé avec son instru incisive, à en faire grincer des dents. Avec des influences comme SUUNS, Gilla Band, Death Grips ou encore Nine inch Nails, pas étonnant que Yard balance des titres percutants. Ce n’est sans doute pas le premier groupe irlandais dont vous avez entendu parler (et ça ne sera sans doute pas le dernier), mais après deux ans passés sur ce projet, le jeune groupe —qui en est certes à ses balbutiements— promet en tout cas un bel avenir. Bien noisey, de préférence.