En écoute : « Sémaphore », le nouvel album mélancolique de Requin Chagrin
Descente en apnée dans l’océan créatif de Marion Brunetto, alias Requin Chagrin. L’eau salée y a le goût des larmes et on y sent des remous d’amertume. Une émotion qui traverse chacune des chansons de la jeune artiste, dont la musique, bien qu’éminemment pop, est parée d’influences shoegaze, pop psyché et new wave. Pas étonnant qu’avec de telles références et des textes chantés en français, celle-ci ait finie par attirer l’attention d’un certain Nikola Sirkis. « Sa voix, son univers, le son du groupe… j’ai tout adoré chez Requin Chagrin« , explique l’intéressé. Après un premier album sorti en 2015 et entièrement autoproduit, la chanteuse joue donc les premières parties d’Indochine entre février et mai 2018. S’ensuit une signature sur KMS Disques, le label du même Sirkis. Le requin a quitté le pédiluve pour sauter dans le grand bain.
Aujourd’hui, l’ex illustratrice présente son deuxième album, porté par les singles « Mauvais présage » et la chanson-titre « Sémaphore« . « Ce morceau m’est apparu le premier et c’est lui qui a défini le climat musical à atteindre. Il est vite devenu le fil conducteur de l’album« , raconte son auteure. Et à l’écoute, le disque frappe par sa cohérence. Alors certes, les ressemblances avec le premier opus sont nombreuses. Mais ce nouvel essai a des allures plus pop et voit sa production légèrement s’adoucir. Au delà de ces quelques changements formels, l’atmosphère demeure teintée de spleen. En effet, Requin Chagrin a conservé son goût pour les effets chorus qui font pleurer les guitares et pour les paroles amères. « J’ai cherché à explorer de nouvelles sonorités et suis tombée dans la magie des pédales d’effets, pour des guitares plus aquatiques qui m’ont permis d’étoffer mon son. »
Au fil du disque on se laissera facilement prendre au piège, bercé par la douceur des mélodies et des arrangements. Un long-format réussi qui nous fait penser qu’on n’a pas fini d’entendre parler de l’artiste dans les mois à venir. En tous cas une chose est sûre : on pourra dorénavant parler de « style Requin Chagrin ».
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