En écoute : le nouvel album de LCD Soundsystem, « American Dream », est sorti !
Quelle meilleure introduction que ce « oh baby » – avec son petit côté litanique qui rappelle « Tender » de Blur – pour entamer American Dream, le nouvel album de LCD Soundsystem ? Ça va vite, oscille entre pianos, batteries et sons bien plus synthétiques, donne envie de danser tout en étant un chouia mélancolique, du moins nostalgique. C’est la recette LCD. Celle qui nous avait manqué depuis 2011 et ce fameux concert au Madison Square Garden.
Mais après six ans d’absence et quelques teasings – dont un live à We Love Green l’année dernière -, ça y est, James Murphy et sa bande sont de retour. En magnifique forme. L’auteur de « All My Friends » a toujours bien sûr le spleen, il l’a toujours eu. « New York, I Love You But You’re Bringing Me Down » donne même sacrément le bourdon. C’est toute la force de LCD, y compris sur ce nouvel album : on danse, mais avec une petite larme au coin de l’oeil. Et ce ne sont pas les neuf minutes du magistral « how do you sleep ? », qui démarre comme un titre qu’aurait fait Dead Can Dance après avoir écouté Darkstar de Bowie cent fois, et qui continue sa course comme un hit dance et synthétique, qui nous fera dire le contraire ; à lui seul, ce morceau justifierait le fait d’avoir attendu si longtemps pour un quatrième album de LCD ! Mais il n’est pas le seul : le single « call the police » et ses accents pop-rock adolescents ou le crépusculaire et hypnotique « black screen » valaient déjà pas mal le détour. Et si le spoken word typique de James Murphy est toujours de mise sur l’halluciné « other voices » par exemple, le New-Yorkais ose comme jamais pousser réellement la chansonnette sur cet album (« oh baby », « i used to »…), et en profite pour faire le portrait d’une Amérique sous Trump. Avec forcément un peu d’inquiétude dans la voix, mais aussi toujours pas mal d’ironie.
Bref, que tout le monde se rassure : les LCD ne sont pas allés à la gamelle pour cet album, se reformant pour se payer une villa à Majorque. Car il a beau chanter « I’ve just got nothing left to say » sur « change yr mind », James Murphy semble avoir encore beaucoup à conter.
James Murphy est en couv’ de notre prochain numéro de Tsugi, disponible en kiosque le samedi 9 septembre et accompagné d’un CD mixé par DJ Hell.
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