En écoute : « 4 My Peeps », la house moite et imposante de Blutch
La Bretagne serait-elle le nouveau Chicago? Sans trop s’emballer, on peut dire que l’enfant du pays nommé Blutch est l’un de ceux qui incarnent la relève de la house à la française. En tout début d’année, le producteur dévoilait le musclé « Dropin A Chrome », en exclu pour Tsugi. Il vient de publier 4 My Peeps sur le label Barbecue : un EP de quatre titres chaleureux et follement house.
Si Blutch a les oreilles baladeuses, ses compositions gardent toujours son empreinte instantanément reconnaissable, de ses débuts de beatmaker du côté de l’abstract hip-hop, à son premier disque Equilibrium entre deep house et electronica en 2014, en passant par les sonorités soul et groove de son EP L’île publié début 2017. Sa nouvelle sortie 4 My Peeps s’inscrit dans la lignée de Last Dance With Lolea -sorti cette année et remixé notamment par l’anglais Red Rack’em- : une house raw, solide et authentique. A l’écoute des premières mesures, on croirait entendre le nouveau Fakear ou Superpoze. Mais ces quelques ressemblances s’évaporent au premier kick. Débarquent alors des cordes et un clavier suraigu, aussi jazzy que féérique… Pour laisser place à des voix nourries de soul qui nous font quitter terre. Blutch installe un climat moite et retranscrit la chaleur étouffante des clubs. Notamment quand « Where Is Vagi » lorgne du côté disco-boogie et que le trio basse-clavier-violons de « Un Amour Inconditionnel » emporte tout sur son passage. Pour compléter l’EP « Where Is Vagi » s’offre un remix par Strip Steve, plein de saxophones stridents et d’accords vaporeux posés sur un synthé.
4 My Peeps est le dernier EP de Blutch avant son premier album, qui verra le jour en 2019 sur Astropolis Records et sera distribué par Kompakt. Plus d’infos sur la page Facebook de Blutch.