Beaucoup d’amour hier soir à Pitchfork, d’où le choix de cette photo : les free hugs n’étaient pas seulement proposés au détour d’un burger, mais aussi et surtout par le biais d’une programmation fondamentalement « love ». Du « love » acide, du « love » saignant, du love flippant, du « love » mignon… Un deuxième jour de Pitchfork qui fera certainement office de transition, avec un line-up à la coolitude incontestable, mais plutôt gentil tout compte fait.  

Et pourtant on en oublierait presque que ce n’était pas l’amour qui était à la fête hier soir, mais plutôt la mort. Enfin, on ne l’oublie pas tellement en fait, puisque la proportion de déguisements croisés au mètre carré demeure assez importante. Des déguisements qui se sont souvent retrouvés sur scène, notamment avec Future Islands et Chvrches. Mais l’horreur s’arrêtera à ces costumes « halloweenesques », puisque c’est bien encore une fois l’amour qui traîne dans le coeur de ces deux prestations : de l’amour conjugué à la folie J. Gerrit Welmers, chanteur possédé de Future Islands, ou livré dans son art électro-pop à la fois le plus brut et le plus spectaculaire avec Lauren Mayberry et ses compères de Glasgow. 

Deux coups de coeur auxquels on ajoutera forcément Son Lux, son entrée sur un « Easy » spectral » et son « Pyre » survolté. Les sonorités résonnent beaucoup plus rock qu’en studio, la voix de Ryan Lott craquelle, souffre, lui-même semble s’effondrer dans une transe intérieure à chaque coup de synthé. Une transe qu’on retrouvera plus tard, mais sous une autre forme, avec la performance survoltée de St. Vincent, qui a véritablement électrisé une Grande Halle archi-pleine… D’où, peut-être, une transition légèrement bancale avec Belle & Sebastian. C’est le calme après la tempête, alors qu’on attendait peut-être quelque chose de plus apocalyptique en cette fête des morts.

Meilleur moment : Trois strikes au bowling = une enceinte. Check. 

Pire moment : le pain froid de notre hot-dog.