En direct du Piknic Electronik de Montréal 2016
En période estivale, Montréal vit au rythme des festivals et ce bel été 2016 n’a pas échappé à la tradition. Le Piknic Électronik ponctue particulièrement la saison par ses rendez-vous hebdomadaires. De mai à octobre, les amateurs de musique électronique s’y retrouvent chaque dimanche dès le début d’après-midi pour faire la fête en plein air. Fort de ses 14 ans d’expérience et l’exportation de sa formule à Barcelone, Melbourne et Dubaï, l’événement connait désormais la recette pour ravir ses adeptes : deux scènes, de larges « chill out zones » et une programmation aussi accessible qu’inépuisable.
Jusqu’à cet été, le lieu (le Parc Jean-Drapeau) permettait de profiter d’une vue imprenable sur la ville de Montréal, panorama atteignant son paroxysme au coucher du soleil. Pour des raisons de rénovations, le Piknic Électronik quittera l’endroit qui l’a vu naître dès la saison prochaine. On ne pouvait donc pas rater ce dernier double-Piknic, un week-end spécial Bye-bye les 1er et 2 octobre pour profiter plutôt deux fois qu’une de la der des ders. Une grande finale sous le Calder, la sculpture d’acier monumentale qui veille sur les pikniqueurs depuis toujours.
Le samedi, une programmation 100% montréalaise
On a dansé local pour débuter le week-end ! Quelques semaines auparavant, les organisateurs ont tendu le micro aux participants qui les suivent chaque week-end dans leur folie et leur ont proposé de choisir eux-même la prog du dernier rendez-vous de 2016. Après sondage, les organisateurs ont donc fait venir des artistes de choix ET d’ici.
C’est une vibe 100% féminine qui se présente sur la scène Solotech pour débuter les festivités. Le duo Nymra et Sofisticated en back-to-back avec Laura Scavo nous livre un set deep tech / tech house à la manière des Montréalaises : groovy, puissant, joyeux et sans prétention. C’est ensuite la très attendue et favorite Misstress Barbara qui s’empare des platines avec un set reprenant anciens et nouveaux classiques. Propre et sans faille, son mix 100% vinyle concocté pour l’occasion fait presque danser le Calder. On termine avec Gino G et Mike Larry qui closent cette grande finale québécoise à coup de beat bien solides pendant près de deux heures. Les pikniqueurs n’en ratent pas une miette. Transporté dans leur univers, on profite avant la fin de la saison tandis que la nuit et la fraîcheur sont tombées sans se faire remarquer.
Misstress Barbara
Le dimanche, une collaboration Red Bull Music Academy
Malgré l’arrivée de l’automne, les amoureux de musique électronique se sont déplacés pour ce deuxième et dernier rendez-vous du week-end. Les platines pleines de promesses, la clôture des Piknic 2016 s’est faite sous les couleurs du festival Red Bull Music Academy. Une collaboration spéciale qui a réuni des artistes de tout horizon aux influences variées.
Le bal s’ouvre d’abord sur un live du Mexicain AAAA qui laisse ensuite sa place aux inspirations pop RnB du producteur Néo-Zélandais Race Banyon. Pendant ce temps-là sur la scène Vidéotron Mobile, la Torontoise Bambii (électro, hip-hop, house et dancehall) et le Québécois Pierre Kwenders (afrobeat) ont su tour à tour réchauffer les danseurs. Accompagné en direct live d’un saxophone et d’une trompette, ce dernier a su transporter le Piknic jusque dans les tropiques. À cet instant, même la pluie s’est faite oublier. Mark Flash et Mike Banks du collectif Underground Resistance ont profité de l’événement pour présenter leur plus récent projet. Ce live change instantanément le ton de la soirée et déferle sur la foule une techno froide et profonde made in Detroit. Enfin, c’est à leur compatriote Theo Parrish qu’est revenu l’honneur de clôturer la saison en beauté en livrant un set de house unique et dynamique.
Au total, ce sont 142 artistes, duos, trios et collectifs qui auront fait danser les Montréalais devant les scènes des Piknic Électronik cet été. On notera malheureusement une météo particulièrement capricieuse. Néanmoins le talent, la convivialité et l’émotion ambiants auront permis aux organisateurs de livrer un dernier week-end de Piknic comme on en avait besoin pour pouvoir quitter le Calder sans regret.
Meilleur moment : L’envoi d' »Underground Resistance presents Depth Charge », la prestation folle qui a mis tout le monde d’accord en un rien de temps.
Pire moment : Quand la sono a fini par saturer dimanche en début de soirée parce qu’elle était plus capable de gérer toutes ces déferlantes de décibels. (Flora Bidaud)