En direct de Zikametz… à Metz
Zikametz, c’est le festival qui anime la capitale mosellane chaque rentrée depuis 11 ans. Armé d’une programmation variée, il est devenu un événement incontournable pour tous les mélomanes de la région, qu’on parle rock, électro ou hip-hop. L’ouverture avait lieu à la BAM, la nouvelle SMAC de Metz. Assuré par les marseillais de Chinese Man, symbole fort du métissage musical si cher à l’équipe organisatrice, les beatmakers qui fêtaient cette année leur 10 ans, ont offert un concert survolant l’ensemble de leur discographie, des indémodables « Skank In The Air » et « Miss Chang » à « Get Up » et l’incontournable « I’ve Got That Tune ». Mention spéciale pour le rappel survolté de près d’une demie heure, avec les trois acolytes slammant une foule particulièrement en kiff. Mesdames et messieurs, Zikametz 2014 est officiellement lancé !
Une semaine plus tard, lorsqu’on arrive pour l’ouverture des portes des Trinitaires, on découvre un site aux nombreuses facettes : une salle de concert, un caveau, un théâtre, un jardin verdoyant, le tout dans une atmosphère chaleureuse et bon enfant. Après un bref coup d’œil à Manuel Etienne et son énergie rock à toute épreuve, direction la Chapelle où se produit le duo Chill Bump. Un flow d’une rare intensité accompagné par des rythmiques hip-hop fleurant bon l’East Coast. Ils font partie des quatre grosses têtes d’affiches de la soirée, et tiennent leur promesse en assurant le show d’un bout à l’autre du concert. Après une petite pause salutaire (bière-saucisse, what else ?) on retrouve la poésie de Feu!Chatterton qui vient ravir les oreilles du caveau. Le quintet parisien propose des chansons aux textes finement travaillés sur fond de musique rock pour un résultat qui n’est pas sans rappelé quelques Bashung ou Jad Wio. Une fois remis de nos émotions, on rejoint Fakear. Là, pas besoin de s’étendre sur le sujet : le jeune homme sait depuis maintenant longtemps comment retourner un public avec son electro aux saveurs tropicales, et on n’a pas attendu ce concert pour adhérer pleinement à son univers. On finira la soirée avec Blanka, oOgo & Chomsky, les membres de la Fine Équipe. Ils clôturent l’avant-dernière soirée de bien belle manière, avec un set explosif mêlant hip-hop et électro, et nous laissant tout juste assez de jambes pour rejoindre notre lit.
Pour la dernière soirée, on arrive étrangement sur un site presque vide. Dommage, car là encore la programmation valait le détour : Asocial Club, We Were Evergreen ou encore Pethrol. Voilà un line-up qui n’avait rien a envier à celui de la veille. Après avoir goûté au rock sans concession de Dirty Red Shirts et avoir soutenu à bout de bras le rap de Benny le Brownie devant une salle désespérément vide, on file voir We Were Evergreen, mais on ne restera pas longtemps : Onze monte sur la scène du théâtre. On les avait loupé la veille, hors de question de refaire deux fois la même erreur. Onze, c’est une formation unique créée spécialement pour l’occasion et composée d’artistes franco-luxembourgeois venus d’horizons divers. La grosse claque de la soirée. Un rock psyché complètement maîtrisé, pour un show en toute intimité. Viennent ensuite Al, Casey, Virus, DJ Kozi et Prodige. A eux 5, ils forment l’Asocial Club, groupe de rap au flow ravageur et aux lyrics acérées. Du hip-hop digne des plus grands rappeurs français, un phrasé clair pour des textes remplis d’humour. Un véritable festival dans le festival. La clôture de cette 11ème édition sera assurée par les lyonnais de Pethrol : emmené par la voix d’Héloïse, on oscille entre new wave et electro-pop, le tout dans un univers sombre et mélancolique. Des élans vocaux de la belle blonde aux rythmiques effrénées du batteur, on n’en finit plus de hocher de la tête.
Meilleur moment : les deux astronautes qui hantaient les Trinitaires samedi soir et qui nous ont fait beaucoup rire.
Pire moment : lorsque Benny Le Brownie monte sur scène face à une salle presque vide…. C’est moche !