En direct de Mura Masa au Trabendo
Hier soir dans la salle du Trabendo se tenait le concert du jeune (il a seulement 20 ans) et talentueux Mura Masa. Un évènement attendu puisque la salle située dans le parc de la Villette affichait d’ores et déjà complet depuis une petite semaine. Rien d’étonnant compte tenu de la fulgurante montée en notoriété du beatmaker britannique. On vous retrace le fil d’une très chouette soirée.
A la découverte de Jadu Heart
Il est 19h45 et la salle est déjà bien remplie. Certains attendent patiemment assis que le concert débute. Aux alentours de 20h15, les lumières s’éteignent. En guise de première partie, nous découvrons Jadu Heart, un groupe signé chez Anchor Point qui n’est autre que le propre label d’Alex Crossan (aka Mura Masa). On tombe rapidement sous le charme du jeune duo (21 ans) masqué qui est d’ailleurs accompagné d’un batteur pour le live.
En phase avec le public dès les premiers instants, Dina et Faro alternent entre pad, guitare, synthétiseur, batterie électronique et chant. La texture guitaristique qui nous rappelle des morceaux de Jai Paul ou Ben Khan couplée à des voix à la The xx nous transportent dans un univers ambient électro psyché aux douces mélodies et au beat hip-hop. Un petit incident technique de guitare ne viendra en aucun cas perturber les Londoniens qui paraissent si heureux de jouer à Paris. A 20h35, ils nous balancent leur petit tube « Late Night » issu de leur deuxième EP Ezra’s Garden qui sera leur avant-dernier morceau. Bref, un délice auditif qu’on vous recommande. Reparlons-en en 2018 mais on leur prédit un bel avenir.
Mura Masa : la confirmation
Déjà passé deux fois dans la capitale cette année en avril et juin dernier au Café de la Danse (on se souvient d’une belle prestation) et au festival We Love Green (sur une petite scène mais avec un public chaud bouillant), Mura Masa revenait en terre parisienne pour bien veiller à respecter le proverbe. Une soirée d’autant plus spéciale pour l’artiste puisque c’était son dernier live de l’année après avoir fait de nombreuses dates, notamment aux Etats-Unis – il jouera seulement en DJ-Set le 30 décembre à Dublin pour une soirée Nouvel An avec sa grande amie Bonzai.
Il est 21 heures. Après un court entracte, l’impatience grimpe. Tout le monde l’attend et la tension est à son comble dans une salle remplie de 700 personnes qui sont venus assister au show. A 21h15, lorsque pour la deuxième fois les lumières s’éteignent, la petite foule se met à crier car elle sait pertinemment que le natif des îles anglo-normandes est sur le point de faire son entrée sur scène. Des premières notes de piano se font entendre pour finalement laisser place à l’introduction de « Love$ick ». Acclamé par le public, Mura Masa s’installe devant sa batterie, son clavier et son micro et c’est en rappant sur les textes d’A$AP Rocky que sa chanteuse nommée Fliss fait son apparition. Le foule tape des pieds.
Les virulents morceaux trap de sa première mixtape Soundtrack To a Death comme « Lotus Eater » ou « Cloud Claps » ne tardent pas à donner le ton de la soirée. Une ou deux chansons non identifiées sont jouées et nous laissent imaginer du nouveau qui pourrait sortir prochainement.
Puis retentissent les accords de « Are You There ? » suivis de son drop majestueux. Entre synthé, batterie et chants (de Liss et lui-même), Mura Masa passera en revue les classiques du premier EP Someday Somewhere tels « When You Need Me », « Terrible Love » ou le tube qui l’a révélé au grand public « Firefly ».
Après le beau « Love for That », le Britannique terminera par l’un de ses titres les plus dansants et pop « What If I Go » avec une foule qui exhulte en chantant les paroles. Après les applaudissements généraux et le rappel traditionnel de l’artiste, le multi-instrumentaliste et Liss rejoueront « Firefly » dans une ambiance à son apogée. A 22h05 et suite aux multiples danses de la chanteuse au groove infini ainsi que les sauts excités du public, les deux artistes remercieront la foule chacun à sa manière : Mura Masa avec respect mais nonchalance et Fliss en déclarant sa flamme à Paris.
Mura Masa confirme donc qu’il joue désormais dans la cour des grands. Des salles de plus en plus remplies, de plus en plus de concerts à travers le monde et une musique propre à lui-même font de ce jeune artiste une étoile montante du beatmaking touchant désormais un public plus vaste.
Meilleur moment : Un mec chaud patate qui break pendant le dernier morceau.
Pire moment : La longue queue pour aller aux toilettes.