En direct de Micky Green (la Gaîté Lyrique, Paris)
Hier soir la plus Parisienne des Australiennes jouait à la Gaîté Lyrique. Le troisième album de Micky Green, trop mainstream pour les hipsters et trop indé pour la masse, nous a rendus curieux. Quel public pour Daddy I Dont Want To Get Married? Qu’est-ce que donnent les titres sans la production de Tahiti Boy et Para One ? Réponse dans un instant.
Nous arrivons, une fois n’est pas coutume, pour l’ouverture des portes. On grimpe au premier étage pour Dream Koala. Alors, la pop planante et onirique, ça donne quoi en live ? Autant dire que le dispositif est minimaliste et le set très court. Armé d’une guitare et d’une machine, Yndi n’exploite pas cette dernière au maximum. Il sait pourtant le faire, on l’a vu lors de son passage à la Boiler Room. Résultat : un set un peu faible, malgré les effets de guitare qui fonctionnent et le coté aérien bien présent. On mettra ça sur la durée du set (à peine 30min) et le public encore majoritairement au bar, qui se trouve à l’extérieur de la salle.
Quand Micky Green arrive, un petit 360° nous renseigne sur le public : varié. En plus des quelques pré-ados, on croise autant de barbes – sacs à dos – casquette que de groupes de jeunes filles maitrisant sa discographie sur le bout des doigts.
Lorsque le concert commence, on est d’abord frappé par la voix. Croiser une chanteuse de pop au timbre suave et techniquement irréprochable est assez rare pour être souligné. Quant à l’attitude, Micky est espiègle et souriante (on la soupçonne d’avoir bu quelques coups avant de monter sur scène). Tous les ingrédients sont réunis. Les titres s’enchainent avec fluidité même si, sans Para One et Tahiti Boy, ils perdent un peu du charme qu’ils pouvaient avoir. « Confidential », « Daddy » ou « In Between », les morceaux les plus efficaces de l’album, réveillent le public autant que faire se peut. Si Micky est dans un juste dosage entre énergie et maîtrise, le public lui est à la limite de la neurasthénie. Une bonne partie restera d’ailleurs assise sur les gradins pendant tout le show. Mais il en faut plus pour la déstabiliser, en témoigne ses blagues et autres « cœurs avec les doigts » qui parsèment son set. Elle va même jusqu’à nous livrer une reprise d’ »Upside Down » en fin de concert. Les réarrangements sont au poil et le morceau fait son petit effet.
Finalement, et malgré quelques petites longueurs, Micky Green maîtrise son sujet. Elle s’amuse et c’est communicatif. Mais il faut quand même avouer que sans son vernis électro-pop, on trouve beaucoup moins d’intérêt à Daddy I Dont Want To Get Married…
Pire moment : on conseillerait à ces deux garçons devant la scène d’arrêter de prendre de la MDMA pour aller voir des concerts le mercredi.
Meilleur moment : L’accueil à la billetterie. Malgré un oubli de notre part concernant les invitations, on reste poli et souriant, et on nous laisse entrer sans autre formalité. Merci !