En direct de Lakomune au 1936
A Tsugi, ce ne sont pas des histoires de changement d’heure ou de devoir électoral qui vont nous empêcher de sortir ! En ce samedi 28 mars, pour fêter l’arrivée – relative – du printemps c’est donc au nouveau projet du collectif Debrouï-Art bien connu des parisiens amateurs d’événements “hors club” que nous nous sommes rendus. Après les soirées itinérantes “Lakomune”, après le club sporadique “Le Tunnel” à Issy-les-Moulineaux, après le concept des “RDC”, des micro-soirées en semaine “comme à la maison”, voilà que le collectif investit un entrepôt bien connu des fêtards franciliens : le Dock Eiffel de la Plaine-Saint-Denis, rebaptisé “1936” pour l’occasion. Un petit clin d’oeil historique à la station de métro la plus proche, la bien nommée “Front Populaire”. Et un concept plutôt simple : proposer une “warehouse party” trimestrielle, une par saison, avec une jauge de 2000 personnes environ, soit ni trop intimiste, ni trop gigantesque pour ne pas passer la soirée à essayer de retrouver ses potes.
Musicalement plus ouvert que les Lakomune et Le Tunnel, moins stricto-sensu techno même si on reste quand même dans de la musique électronique dancefloor et efficace. De notre côté on a plutôt bien apprécié la soirée, son organisation au poil, ses tarifs au bar abordables pour Paris, son food truck à l’entrée en cas de fringale, sa sonorisation plus que correcte pour un hangar et pour l’ambiance bonne enfant qui y régnait. Arrivés au tout début du set d’Erol Alkan, celui-ci nous accueille sur des sonorités plutôt acid, avant d’amorcer un virage plus housey – on trouvera la construction de son set un peu bizarre – jouant notamment un remix de “French Kiss” de Lil Louis. Il finira par nous faire un gros plaisir, à nous, arpenteurs de dancefloors depuis deux décennies, en jouant le classique “What Time Is Love” de KLF, un titre dont on s’est rendu compte qu’on ne l’avait finalement que très peu entendu en club, en rave ou ailleurs. Alkan laissait ensuite les platines à l’allemand Chambray, récemment signé sur le label de Jimmy Edgar. Un set house, assez dur, Chicago, parfois ghetto, parfait pour amorcer la transition vers la techno plus martiale des français de The Welderz qui concluaient cette première 1936 que l’on qualifiera de réussie. (Nicolas Bresson)