En direct de In:Motion NYD à Bristol
Fun fact. Saviez-vous qu’à Bristol, depuis cinq ans, le Nouvel An se fête deux fois ? Pourquoi ? Pour célébrer dignement la fin d’année mais également le début de la nouvelle. Deux fêtes sur deux jours chargés avec des line-ups toujours impressionnants. Et pour l’occasion, vous n’avez pas intérêt à dormir car cette seconde soirée débute tôt, dès 16 heures il faut être prêt à taper du pied !
C’est au Motion, célèbre club de la ville, que se déroulent les festivités. Si vous n’êtes pas un habitué de l’endroit, des présentations s’imposent ! Le lieu est à la mesure de la vitalité de la ville du Sud-ouest de l’Angleterre. Berceau de Portishead et de Massive Attack, elle est aujourd’hui surtout connue pour les soirées grime et dubstep qui y sont organisées. Un esprit punk anglais qui a peut-être changé musicalement mais qui est resté bien vif dans cette ville.
Motion représente ce que Bristol a de meilleur à ce sujet : le public y est éduqué à l’esprit rave, des scènes multiples permettant une diversité de styles, et une décoration anarchique donne tout son sublime à l’endroit. Bref, c’est un must-seen si vous souhaitez faire le tour des clubs anglais ! Pourtant de l’extérieur, la maison ne paye pas de mine, mi-corps de ferme embourgeoisé, mi-squat. L’esprit de fête s’impose cependant durablement à peine entré . Peut-être est-ce à cause de ces immenses affiches orange collées en enfilade et annonçant la future « rave légale » ? Ou est-ce plutôt à cause de cette station d’auto-tamponneuses transformée en scène qui nous accueille dans la cour ? Dans tous les cas, le doute n’est pas permis : nous sommes en territoire festif !
Sur deux étages, sept scènes séparent la foule, offrant un panel de sons mariant house et techno. Si les deux principales se partagent les grosses têtes d’affiche (Ben Klock, Helena Hauff, Tale of Us, Steffi… Rien que ça) pour des univers très techno, les plus petites ne manquent pas de vitalité avec des artistes comme Jeremy Underground, Ron Morelli ou encore Banoffee Pies. Ce sera d’ailleurs dans ces dernières salles que l’on passera la majorité de la soirée, préférant aux grands hangars bondés et ruisselant de transpiration la liberté des espaces où l’on peut danser. Si les deux grandes salles ne désemplissent pas, les autres espaces doivent jouer avec les flux d’une transhumance principalement reliée aux DJs les plus attendus.
Ron Morelli est définitivement de ceux-là. Si l’une des scènes – la fameuse scène des auto-tamponneuses- était dédiée à son équipe L.I.E.S records, représentée par Florian Kupfer ou Simoncino, ainsi qu’à des artistes sélectionnés par le boss du label, tels que Hodge et Marco Bernardi, Ron Morelli fera lui-même un passage remarqué. Il réussit l’exploit de mixer sous -2°C mais surtout de réunir un public compact. Autre espace marquant et autre DJ attendu, Jeremy Underground jouait lui depuis les WC. Non, vous ne rêvez pas. Mais attention, ce n’était pas n’importe quelles toilettes. Une salle secrète, située derrière un mur de WC de chantier, offrait une contre-soirée remarquable. Mais pour y accéder, encore fallait-il trouver l’entrée, l’un des box ayant été vidé afin de servir de portail vers cette autre dimension où canards en plastique, brosse de WC et emoji caca gonflables régnaient en maîtres. Jeremy Underground a pourtant su dynamiser un public jusqu’à nous faire oublier la température et l’odeur grâce à une house tonique. Surtout, il y avait dans ce set une pointe d’exotisme tropical à contre-courant de la température glaciale, si vous doutiez encore de l’ironie du DJ français.…
A l’intérieur de la maison, c’est surtout la salle du Tunnel qui a accueilli nos pas de danse. Teak, un DJ local, a ainsi délivré un joli moment house dans ce minuscule espace où s’entassait une foule bien serrée. Son set s’organisait autour d’un morceau en fil rouge qui nous a longtemps tenu en haleine, et qu’on n’est d’ailleurs pas certain d’avoir écouté en entier, le très classique « Big Fun » du groupe américain Inner City. Les « Big Fun » résonnaient ainsi à fréquence plus ou moins rapprochée à longueur de set.
Evidemment, les grandes scènes, toujours remplies, n’avaient aucun mal à attirer les raveurs anglais. La première, rebaptisée Skate Park, déclinait un panel de techno urbaine très berlinoise. Les DJs reprenaient la formule magique du 4×4 pour offrir une ambiance chamarrée, vive et rythmée mettant en valeur ce hangar. Entre Ben Block (qui enchainait son quatrième set dans autant d’endroits différents ce jour-là !) et Helena Hauff, chacun a ajouté à son set des mélopées dynamisantes pour que le public continue toute la nuit de taper du pied. Dans la seconde salle, la techno est également reine mais de façon plus expérimentale. Le duo Tale of Us a délivré son italo-disco revitalisante a un public conquis. KiNK jamais à court de moments de proximité avec son public cherchait à tirer le meilleur parti de ses nombreux synthés et autres jouets. Là encore, la sauce n’a eu aucun mal à prendre ! Nice to meet you 2017 !
Meilleur moment : Se réchauffer sur le très classique « Big Fun » du groupe américain Inner City grâce à Teak.
Pire moment : Ce froid qui nous paralyse alors qu’on veut danser !