En direct de Germans do it better w/ Marek Hemmann (I.Boat, Bordeaux)
Il est un peu plus de minuit lorsque les amateurs de musiques électroniques, plutôt animés, foulent le parquet du bateau-club. L’ambiance est au beau fixe dans la cale, où le warm-up a déjà été lancé. Les deux prodiges de Délicieuse Musique, Cotton Buds (alias Mathieu & Julien), ont été judicieusement choisis pour entamer cette soirée made in Germany. À l’aide de mixes festifs et résolument dance, nos DJs bordelais réussissent à faire danser le public avec aisance, et s’en donnent à cœur joie. Ça crie, ça siffle : la ferveur du public fait sourire. On se croirait presque à la Foire du Trône, en plein grand huit. Ultra-maîtrisé, le warm-up dure un peu plus de trois heures pendant lesquelles nos protagonistes jouent au jeu de chaises musicales derrière les platines, utilisent des samples de banjo et de piano ici et là, colorant le tout de beats électro dévastateurs. Sale temps pour les épileptiques : les images un brin psychédéliques s’enchaînent en fond et filent le tournis. Qu’importe, les clubbers désinhibés se préoccupent davantage du son. « Sometimes I get lonely, sometimes I cry » répète une voix féminine dans la cale, donnant l’impulsion nécessaire aux DJs pour pousser leurs platines jusqu’à ébullition. Une fin de set sensuelle, voire sexuelle : ça déconne pas pour chauffer les filles.
Photo : Pauline Pennanec’h
Alors lorsque l’homme aux grandes lunettes Marek Hemmann débarque derrière ses platines, le public entre en transe et s’anime comme jamais. Il s’est fait attendre, mais on lui pardonne volontiers. Pilier de l’écurie Freude Am Tanzen, le producteur allemand est bien là pour fêter la sortie de son nouvel album Bittersweet. Connu pour être à mi-chemin entre la house, la techno et voire même l’expérimental, ce magicien des sonorités nous offre un live d’une intensité salvatrice pour le moins singulière. La nouvelle sensation allemande enchaîne avec brio ses compositions, et on avoue ne pas en perdre une miette. Décidément, les Allemands sont beaucoup trop doués.
Pire moment : Les selfies en concert, c’est beau, et ça subsiste. Surtout quand toi, tu te retrouves en tapisserie.
Meilleur moment : Les pailles de couleur sont de retour, l’occasion pour les bordelais de se prendre pour Obi-Wan Kenobi.