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16 avril 2017

En direct de Coachella – Les grands moments du samedi

par rédaction Tsugi

Le hip-hop rafle tout !

Un soleil de plomb, 33 degrés. Nous arrivons un peu après le début des festivités, au gigantesque Polo Empire Field, le site du festival Coachella situé dans la vallée désertique de la Californie du sud non loin de Palm Springs. Mais c’est seulement après de nombreux points de fouilles bien plus sécurisés que dans un aéroport que nous pénétrons enfin dans l’enceinte d’un festival qui marque aussi le springbreak d’une foule d’étudiant(e)s frivoles et/ou fils-à-papa venus dépenser 800€ pour un pass 3 jours (plus les extras…). Au total plus de 200 000 personnes sont attendus sur les trois jours.

Direction la scène Sahara, assez grande pour y garer deux Boeing 747 pour y voir Brodinski. Le ton est donné : on ne fait pas les choses à moitié. Le son est super fat, les écrans Led d’une définition parfaite, il y a bien 15 000 personnes autour de nous mais il reste encore de la place. Brodi nous sert un cocktail future electronique bien sombre saupoudré du flow des rappeurs d’Atlanta (bon honnétement on a pas repéré qui était qui…), présents sur son dernier EP “Brain Disorder” et qui sont venus lui prêter main forte sur scène. Les Americains kiffent et nous aussi.

Changement d’ambiance à la scène DOLAB toute proche : Sabo le producteur de deep techno de Los Angeles nous sert une bonne fusion de tropical bass, de disco et de deep house, pendant que des nanas avec des masques à fleurs et des mini shorts à paillettes nous bombardent avec leurs bazookas à eau. La tente octogone est multicolore et ouverte à la fête, la vraie avec quelques bons nuages de cannabis qui flottent (Californie oblige!), l’esprit est bon enfant. Clairement la scène la plus fun de tout le festival.

Ben UFO lui, envoit une techno bien à lui, à la Hessle audio du côté de la tente Yuma, transformée en club sombre mais bien climatisé (ouf !). Du break, des bonnes basses et du 4/4. Super efficace. On serait bien restés, mais Thundercat joue à Mojave. Quelle claque. L’homme à la basse à 6 cordes chante de sa voix soul et aigue tandis que la légende locale Michael Macdonald lui répond au chant et au piano. Le batteur lui, harmonise comme jamais nous l’avions entendu auparavant. Jazz psyché et hip-hop soul, on sent bien la touche Californienne, et surtout l’esprit de la confrèrie Brainfeeder, le label de Flying Lotus. Le public est conquis, il est 18 h, il fait 27 degrés, on est bien.

De retour à Yuma, le Commonwealth est toujours bien représenté avec Four Tet, Daphni et Floating Points jouant à six mains pendant plus de trois heures sur un sound system divinement réglé. Tout y passe, disco, house, techno, experimental, dubtech. A la suite, Moderat qu’on ne présente plus, est toujours aussi la pointe, le trio Berlinois qui possède sa plus grosse fan base au Mexique tout proche, n’en est pas à son coup d’essai aux Etats Unis.

Mais au même moment, c’est Future qui fait vraiment le show. Ty dolla Sign, Migos et Drake ont tous débarqué en featuring devant une des plus grosses foules de chahuteurs du week-end. Un public qui devient littéralement fou à l’écoute de “Jumpman” ou “Bad and Boujee”, ce qui nous donne une bonne indication sur ce que c’est qu’être jeune aujourd’hui. Future est bien le son du présent.

Schoolboy Q lui invite A$ap Rocky sur son show, c’est beau mais plutôt bordelique, il enchaine avec “Hands on the Wheel” et un pur show visuel en mapping comme si nous etions sur la route avec lui.

Inutile de préciser que DJ Snake est hyper attendu lui aussi, son invité à lui c’est…Migos qui débarque au milieu des fumigènes. Pendant qu’il sample les Fugees à la sauce trap, la tente voisine attends patiemment l’arrivée de Nicolas Jaar. Et quel délice. Après une longue intro de plus d’une quart d’heure, stridente, à grands coups d’expérimentations modulaires, dans une ambiance angoissante mais flamboyante, sans beat, mais avec des sons de jungle, des bruitages, du saxophone live joué comme une sirène, Jaar se dévoile enfin. Il chante en espagnol, et envoit  une deep techno teintée de rock au final inclassable. Le New-yorkais est toujours à l’avant-garde.

On finira avec le dernier frenchie de l’affiche du samedi, Breakbot. Ambiance nostalgie funk 80’s pour des popotins qui se trémoussent. Les ricains en raffolent et les six musiciens sur scène en costard rose ou blanc prennent un sacré plaisir. Le tout devant les yeux aguerris de Xavier de Rosnay (Justice) installé en régie.

Euh, non en fait, on finira avec Lady Gaga, venue remplacer Beyoncé (trop enceinte). Très à l’aise, sous les feux d’artifice, devant un parterre de plus de 100 000 personnes et. Ça danse, ça vole, ça provoque, de la pop à l’américaine, quoi. Les “jeunes”, eux, sont devant le dernier set de ce samedi soir : Gucci Mane. Et ils sont bien.

 

Gaby de Villoutreys envoyée spéciale en Californie

 

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