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28 janvier 2014

En direct de Aufgang VS Brandt Brauer Frick aux Bouffes du Nord

par rédaction Tsugi

Un concert où on va de surprises en surprises, surtout quand on connaît bien les groupes en présence, c’est toujours agréable… Même si les moments d’étonnement sont parfois un peu désagréables. Mais revenons à nos moutons : hier et avant-hier soir, le théâtre des Bouffes du Nord (occupant un coin de la très pittoresque place de la Chapelle à Paris) accueillait Beyond My Piano, « le festival des pianistes affranchis ». Nous étions à la soirée Aufgang VS Brandt Brauer Frick, qui s’annonçait électro, expérimentale et collaborative. Promesse tenue. Mais là est la première surprise : nous sommes assis, placés, difficile de gigoter sans entrave… En résulte une frustration tenace, quand les pieds et la tête s’agitent mais que le reste ne peut pas suivre. A voir les mouvements frénétiques de notre voisin, nous ne sommes pas les seuls à détester nos petites banquettes. Cela dit, la position statique permet d’apprécier la salle, toujours aussi belle dans son côté théâtre à l’ancienne désaffecté.

Le concert commence par les six Aufgang et Brandt Brauer Frick ensembles. Paul Frick joue au chef d’orchestre et Daniel Brandt maltraite ses fûts tandis que Francesco Tristano et Rami Khalifé, les deux pianistes d’Aufgang, partent dans leurs délires quasi-improvisés. L’entrée en matière est assez expérimentale -mot qui reviendra beaucoup-, seuls quelques bruits habillent les premières minutes. On attend l’explosion, elle arrivera en fanfare : les six garçons jouent (très) forts, de manière carrée pour les allemands, beaucoup plus libre chez les Aufgang.

© Leigh Hatwell

Après deux morceaux en collaboration, seuls les Aufgang restent sur scène. Ils reprennent « Bop » des Brandt Brauer Frick, à leur sauce : plus mélodique et inventive que l’originale mais aussi plus brouillonne. Une autre réinterprétation du groupe allemand, un titre de leur dernier album Istiklaliya et l’exercice s’inverse. Enfin, deux morceaux sont de nouveau présentés à six.

Plus qu’un « versus », cette soirée propose une collab’ de haut vol, dont on ressort intrigué (Aufgang un brin inaccessible, Brandt Brauer Frick étrangement frileux) mais pas mécontent, d’autant que l’ambiance était complètement surréaliste : au bout d’un quart d’heure, une partie du public se lève pour applaudir. Quand les deux groupes reviennent pour les derniers titres, plus personne ne se rassoit. Une partie des danseurs descend vers la scène pour une transe commune complètement hallucinante. Les deux groupes ont l’air aux anges tandis que les gens sautent, tremblent, ferment les yeux… Pour remettre leur petit manteau et partir dans le calme quelques minutes après la dernière note de piano.

Meilleur moment: ces quatre quinquagénaires surexcités, dansant comme des ados et criant « c’est ça de l’électro? C’est bien! ».

Pire moment: ce moment de frayeur quand, parce que nous sommes arrivés à 20h43 au lieu des 20h30 affichés (habitués aux concerts jamais à l’heure), la jeune fille de l’accueil n’était pas sûre de pouvoir nous placer. Ils sont ponctuels aux Bouffes du Nord. 

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