Dégustation à l’aveugle : La Souterraine à l’épreuve du blindtest Tsugi !
Quatre ans après sa création, La Souterraine est devenue l’incubateur le plus passionnant en matière de musiques, au pluriel, chantées en français. On a saisi le prétexte de sa dernière réalisation, un savoureux recueil de reprises de Léo Ferré sortant aujourd’hui, où l’on retrouve entre autres Forever Pavot ou Aquaserge, pour livrer à l’épreuve d’un blindtest 100 % frenchy (ou presque…) les deux directeurs artistiques de la compilation. Soit Benjamin Caschera, cofondateur de La Souterraine, et Benjamin Fain Robert, alias Baron Rétif. Le duo étant également aux manettes du label Almost Musique. Extrait de notre article publié dans Tsugi 112, disponible dès le 5 mai en kiosque.
Si vous êtes plutôt Spotify :
Tindersticks
« Plus de liaisons (french version) »
Extrait de l’album Donkeys 92-97
Benjamin : On dirait Tindersticks.
Baron Rétif : Ou Bertrand Belin ! (rires)
Benjamin : Stuart Staples, le chanteur, possède un studio à La Souterraine. On a trouvé ce nom d’une manière très simple à l’occasion de notre première compilation. Au début, on était parti sur Compilation Underground, puis comme ce n’était que du francophone la Compilation souterraine puis on s’est rendu compte que c’était un peu long. On a raccourci pour La Souterraine. On a googlé ce nom et on est tombé sur cette ville de la Creuse. On s’est dit bingo, c’est encore mieux. Depuis, on se rend compte qu’il y a une sorte d’histoire orale de La Souterraine à écrire, car beaucoup de gens ont des anecdotes à son sujet. Comme P.r2b (une découverte La Souterraine, ndr) qui me dit dans son premier mail qu’elle a récupéré un labrador pour son grand-père dans cette ville ! On m’envoie souvent des photos, genre : tiens je suis à La Souterraine. Marrant.
Brigitte Fontaine & Areski Belkacem
« La maison du café »
Extrait de l’album La Cave Saravah
Vous vous sentez une filiation avec Saravah, label français mythique du début des années 70 ?
B : On est content quand on nous dit ça, mais la filiation n’est pas non plus très limpide. Même si leur côté underground permet d’effectuer le parallèle avec nous. On le définit souvent comme le label de Pierre Barouh, et bien, j’espère que l’on ne dira pas que La Souterraine est le label de quelqu’un…
BR : Saravah est un label avec beaucoup de sorties. La Souterraine est plus un réseau, un rassemblement de petits producteurs : il y a moins d’intentions discographiques automatiques.
B : Quand on qualifie de “label” La Souterraine, c’est quasiment un contresens, car il n’y a aucune volonté d’organiser des sorties industrielles. On lance juste des premiers pas, et ça fonctionne ou pas.
BR : Après si certains de ces artistes sont déjà prêts à faire des disques, et s’ils les sortent ailleurs, ce n’est pas un problème.
B : Sur notre site-plateforme La Souterraine.biz, il y a 500 artistes qui ont un titre hébergé disponible en prix libre. Sur ce nombre, il y en a 70 qui ont signé sur des labels. Mais ça va du Turc Mécanique jusqu’à Arista. Notre seul avantage en tant qu’Almost Musique, label et éditeur, c’est que l’on peut proposer quelque chose aux gens avec qui on veut travailler. Certains acceptent, d’autres non et c’est très bien. On parle beaucoup “disques”, mais La Souterraine c’est aussi organiser des concerts pour des groupes qui galèrent au début pour trouver des dates. Notre travail c’est de convaincre des salles de les programmer, parce qu’ils ne sont pas moins bons que des groupes américains qui vont coûter plus cher, et qui ne vont pas forcément ramener plus de monde.
… Pour lire la suite de ce blindtest, où se croisent Dominique A, Fishbach ou Chaton, rendez-vous en kiosque ou sur notre boutique en ligne dès le 5 mai.