Dans une étude, l’inquiétant impact du COVID-19 sur les clubs, bars et festivals
Alors que le gouvernement maintient le cap d’un déconfinement progressif, et que les bars et restaurants viennent tout juste de rouvrir, le doute plane toujours sur le monde de la nuit. Quand rouvriront les clubs ? Quand est-ce que se tiendront les prochains festivals ? Mais surtout, à quoi ressemblera la fête post-Covid ? C’est la question à laquelle tente de répondre cette étude, réalisée par Xceed auprès de 3545 personnes issues d’une quarantaine de pays.
Agence spécialisée dans la billetterie internationale et la récolte de données liées au monde de la nuit, Xceed a travaillé tout au long du mois d’avril sur une étude édifiante qui met en lumière les effets du coronavirus sur la fête et l’industrie musicale. Réalisée auprès de 3545 personnes, pros comme particuliers, dans plus de 40 pays du monde, l’étude dresse un constat à première vue peu réjouissant.
Un impact sans précédent
La première chose que nous apprend Xceed, c’est l’impact considérable du virus sur les entreprises et salariés de la nuit. Ils sont effectivement plus de 50% à affirmer que “la totalité de leur équipe a été renvoyée ou partiellement congédiée”. Un chiffre qui grimpe et approche les 78% pour les entreprises de type bar-lounge. Concernant les clubs, ils ne sont pas plus de 4% à avoir conservé l’ensemble de leurs effectifs. Des chiffres ahurissants qui font craindre une vague de chômage encore jamais connue pour les salariés du milieu festif.
À la question “votre entreprise peut-elle traverser cette crise”, ils ne sont que 17% à répondre par la positive. Un chiffre à nuancer, tant les réponses des clubs, bars, festivals et collectifs nomades diffèrent les unes des autres. Les collectifs, par exemple, sont globalement plus optimistes avec 33% de réponses positives. Si les festivals sont moins enjoués, les clubs restent les établissements les plus touchés avec 82% de sondés affirmant ne pas pouvoir tenir la barre très longtemps.
En outre, seuls 12% des interrogés se sont dits satisfaits par la réponse de leur gouvernement. Grand oublié des mesures de soutien, en France comme ailleurs, le monde de la nuit, livré à lui-même, cherche des coupables. Ainsi, ils sont près de 44% à décrire la réaction de leur classe politique comme “très pauvre”…
Vers des prix en chute libre ?
Tant pour renflouer les caisses après des mois d’inactivité que pour assurer le respect des règles d’hygiène au sein des établissements, les patrons de clubs, bars, restaurants et festivals savent que leur offre devra évoluer. Interrogés sur la qualité des produits vendus, la grande majorité des sondés assure que rien ne changera à ce niveau. Concernant les prix en revanche, 25% affirment qu’ils pourraient être revus à la baisse pour optimiser les ventes. Il en ira de même pour les tarifs à l’entrée selon presque 30% des personnes interrogées.
Information capitale, la crise a amené les patrons de la nuit à revoir leurs priorités. Interrogés sur leurs line-up, ils sont une majorité écrasante (+ de 65%) à envisager une baisse de leurs budgets. Des contrats moins juteux pour les headliners ? Une place plus grande réservée aux artistes locaux et underground ? Le coronavirus pourrait bien transformer l’industrie musicale de fond en comble.
Un public qu’il faudra rassurer
Dédiée aux retours du public, la dernière phase de cette étude est primordiale. Si les établissements n’attendent plus que leur réouverture, le public reste inquiet, et entend transformer son quotidien après ces deux mois de confinement. Interrogés par Xceed, ils sont près de la moitié à avoir peur de côtoyer la foule cet été. Une autre moitié, elle, se dit peu inquiète.
En revanche, la crise sanitaire ayant profondément impacté la société, elle a nourri de nouvelles ambitions pour des individus en quête de nouvelles habitudes. Si certaines activité autrefois oubliées font leur grand retour, les ‘mauvaises habitudes’ n’ont plus vraiment bonne presse. Les sorties en nature sont ainsi les grandes gagnantes de l’après-Covid avec près de 50% de temps libre supplémentaire qui leur seront dédiées à l’avenir. Les voyages, la méditation et la sociabilisation suivent de près.
Un constat moins réjouissant pour les clubs, bars et restaurants qui tombent en négatif et risquent de perdre leurs habitués les plus inquiets. Si la perte n’est pas immense, elle reste réelle avec une moyenne proche de 10% de temps libre dédié en moins.
Si cette étude n’allège pas le climat ressenti dans le monde de la nuit depuis plus de deux mois, elle apporte néanmoins des informations clés et dresse un état des lieux actuel particulièrement précis. Si le constat est grave, le milieu tente pourtant de rester positif. Uni dans cette crise, le monde de la nuit s’apprête à se réinventer pour favoriser la proximité, la collaboration et l’expérience client. La fin d’une tempête annonce toujours l’arrivée du beau temps, et il est bientôt l’heure.