Cracki Records : 10 ans de fêtes, d’électro et de pop racontés par ceux qui les ont fait
Il est l’un des plus importants acteurs du renouveau de la fête en France, le collectif Cracki fête aujourd’hui les 10 ans de sa division label. Retour ensemble sur dix années de fêtes et de musique pop et électronique qui ont réveillé la capitale et la France ; une histoire orale qui débute à une époque où tout restait à construire, où Concrete n’existait pas et où le Social Club s’appelait encore le Tryptique.
Rassemblée en 2009 sous la forme d’un collectif par Donatien Cras de Belleval et François Kraft, l’entité Cracki a depuis essaimé à travers un label (où s’ébattent Agar Agar, l’Impératrice, Isaac Delusion, Renart ou Saint DX), de multiples évènements festifs, sauvages comme officiels, à l’exemple du fameux Macki Music Festival et aussi la structure Pedro Booking. Le tout en imposant avec délicatesse et talent leur son, pop, synthétique et mélancolique, à une scène française qui tournait en rond. À l’occasion de la sortie de la compilation Mémoires d’Éléphant #3 qui fête les dix ans d’existence de Cracki Records, Donatien, François et Théo (ex du groupe Caandides et désormais lancé dans le projet Yen Yen) ont égrené les souvenirs de cette drôle d’aventure.
« Le label est lié à ce goût pour l’aventure, on l’a lancé comme nos autres projets – en s’amusant, en voyageant, en apprenant – il aurait pu durer deux semaines et se planter, dix ans après il est toujours là. »
Les débuts
Donatien : On est tous les deux Parisiens, on s’est rencontré au lycée au détour d’un iPod, François m’a prêté le sien, il y avait plein de groupes que j’écoutais à l’époque. On allait en concert tout le temps, on écrivait des chroniques de disques dans le magazine, Keith, qu’avait monté un ami. C’était l’époque de Myspace, on passait nos journées à découvrir des groupes et on s’est vite rendu compte que certains n’avaient pas de labels, n’étaient pas défendus, et ça nous a donné cette envie de monter Cracki.
François : Avant, on a beaucoup voyagé, on a monté plein de projets comme cette association de mobylettes avec laquelle on a fait 7 500 kilomètres en un mois. Le label est lié à ce goût pour l’aventure, on l’a lancé comme nos autres projets – en s’amusant, en voyageant, en apprenant – il aurait pu durer deux semaines et se planter, dix ans après, il est toujours là.
Donatien : On était plus fêtards que clubbeurs, on allait énormément en concert où on dépensait tout notre fric, mais le concept de culture club n’a jamais été vraiment notre truc. On a commencé le label d’une certaine manière à l’encontre de ça, en faisant des soirées dans des warehouses, des usines, des squats, on avait envie d’explorer des lieux, faire des choses moins cadrées et aussi plus accessibles financièrement.
François : On préférait les concerts et les fêtes entre amis que les clubs car on trouvait que c’était trop cher, qu’il n’y avait pas de folie, que les rapports sociaux étaient calculés. On a un peu traîné au Rex, au Showcase et au Tryptique (avant que ça ne devienne le Social Club), mais c’était une autre scène dans laquelle on ne se retrouvait pas. Les fêtes qu’on a lancées étaient en réaction à ce qu’on trouvait chiant dans les clubs, c’était moins fliqué par les videurs, les prix étaient plus attractifs, il y avait plus de liberté de mouvement, les interactions entre les gens étaient facilitées. On s’est vite rendu compte que plus on donnait de liberté aux gens, plus ils s’amusaient et plus ils étaient sympas en retour et n’enfreignaient pas les règles.
Donatien : C’est aussi lié à nos voyages à Berlin ou en Suède où il y avait cette culture de l’open air qu’on a transposé lors de nos premières grosses fêtes sous le belvédère du parc Belleville. On ramenait des canapés, ça durait toute la journée, on commençait avec du folk pour terminer avec de l’acid. Tout le monde se mélangeait, les lascars du coin, les bobos, les bourges, les habitués du quartier, des vieux, des clubbers, des parents, ce mélange improbable nous excitait beaucoup.
La fête
« Les fêtes qu’on a lancées étaient en réaction à ce qu’on trouvait chiant dans les clubs. »
François : Je pense qu’involontairement on a fait un truc qu’on ressentait et tous nos potes aussi, il y avait une manière trop cantonnée de se divertir et là ça devenait plus original, libre et différent aussi, et puis il y avait aussi toute l’influence berlinoise.
Donatien : Tous les Parisiens qui, à l’époque, avaient peur de traverser le périph pour aller danser, commençaient à le faire et ça devenait excitant, c’était le début du Grand Paris.
Théo : Je n’étais pas trop fête en club et c’est vrai que c’est en allant à Berlin que j’ai découvert cette autre manière de clubber qui n’avait pas d’équivalent à Paris.
Donatien : Il y avait un côté agressif dans le clubbing de l’époque avec les videurs et les physio genre « toi tu rentres, toi tu ne rentres pas ». Nous, on aimait les choses libres et ouvertes à tout le monde.
François : Nos fêtes, ce n’était pas juste une question de son, c’était une autre conception de la fête. Notre parti pris n’a jamais été « No standing, just dancing », mais le contraire, il y avait toujours des salles avec des canapés pour les gens qui voulaient papoter, se poser ou se mettre un peu en retrait du son pour y retourner ensuite. Et aussi des activités, des coiffeurs, des tatoueurs, des jeux, l’idée c’était de profiter de l’espace et qu’on se sente libre.
Donatien : Une des premières fêtes qu’on a organisées c’est quand on trainait tout le temps dans le 5ème arrondissement. Ils étaient en train de rénover le Collège Sainte-Barbe, on a repéré un toit accessible via les échafaudages avec une vue superbe sur le Panthéon et quelques semaines après on a rameuté plein de gens, on leur a expliqué comment grimper tout en haut, on a installé une sono puis les flics ont débarqué et nous ont poursuivi, on a senti la bouffée d’adrénaline de faire un truc interdit.
François : On a toujours un peu triché avec les règles. Par exemple, on avait repéré une usine, on a demandé au propriétaire de nous la louer pour organiser l’anniversaire d’un pote, qu’on ne serait pas plus d’une vingtaine, et finalement ça c’est fini en rave avec 2 000 personnes. Ce sont des trucs de gamins, il faut ruser autrement tu n’arrives pas à organiser une fête, parce qu’il faut une autorisation de la préfecture, une de la mairie, une du commissariat local, une des pompiers… Donc tu racontes un truc à l’un et pas à l’autre, tu mens sur les jauges, et t’arrives à choper dix milles papiers qui te permettent juste de lancer ton évènement. Et si un agent municipal se pointe et demande ce qu’il se passe, le temps qu’il comprenne avec toutes ces paperasses si c’est autorisé ou pas, la fête est finie !
François : On faisait des tours en banlieue pour dénicher des spots originaux, mais avec la réhabilitation actuelle, les usines détruites pour faire des logements, y a plus beaucoup de lieux insolites, il faut désormais s’enfoncer beaucoup plus loin en banlieue, bien après le périphérique. Nos évènements, curieusement, ont rapidement bien marché, on a commencé par des petits trucs comme cette cave rue Lafayette où on faisait rentrer 50 personnes au maximum, mais dès qu’on a investi une ancienne usine, on a fait direct 800 entrées. On n’a jamais eu de mal à faire venir les gens, le bouche à oreille et les réseaux sociaux – qui n’étaient pas aussi omniprésents qu’aujourd’hui – nous aidaient beaucoup. Et puis ce n’était pas cher, 5 euros l’entrée, notre but n’était pas de gagner de l’argent mais juste de ne pas en perdre. Ce qui est certain, c’est que ça nous a aidé à lancer le label Cracki car on avait avec nous un public qui nous faisait confiance.
Le label
« Notre objectif c’était de faire un label, de produire des disques, c’est ce qui nous faisait vraiment vibrer, plus que d’organiser nos premières soirées. »
Donatien : Déjà, quand on écrivait des chroniques pour le magazine Keith, on avait en tête l’idée de monter un label, d’avoir notre propre structure et quand on a lancé Cracki, on était tous plus tournés vers l’international que vers la French Touch, on écoutait beaucoup de musique anglaise et américaine, on était plus Warp qu’Ed Banger, plus Aphex Twin que Mr Oizo.
François : Les fêtes c’était bien mais temporaire, l’idée depuis le début c’était de monter Cracki Records et les soirées nous ont permis de réfléchir, de comprendre comment faire, de créer notre propre scène. Mais notre objectif a toujours été de faire un label, de produire des disques, c’est ce qui nous faisait vraiment vibrer, plus que d’organiser nos premières soirées.
Donatien : On ne connaissait rien, on n’avait pas fait un seul stage en maison de disques, c’était de la pure découverte. Et en plus, on est arrivé au le pire moment pour lancer un label. Je me souviens que Tsugi avait écrit : « Qui est assez fou pour lancer un label en ce moment ? » C’était la crise du disque, l’industrie touchait le fond, les ventes physiques s’écroulaient, iTunes pointait le bout de son nez et tout se transformait avec le digital et le streaming.
François : Le milieu de la musique était vieillissant et sclérosé, il n’y avait plus de jeunes, plus de propositions nouvelles. À l’époque, les majors avec leur lourdeur de fonctionnement ne savaient pas comment réagir au téléchargement illégal, au streaming, aux réseaux sociaux. Elles étaient frileuses, elles pensaient continuer à vendre des CDs et du coup on a peut-être montré une nouvelle voie.
Donatien : Je pense que les réseaux sociaux comme Facebook nous ont beaucoup aidé à cette période, et nous ont propulsé car on avait, du fait de nos soirées, un nombre d’abonnés bien plus important que plein de labels installés.
François : Sans compter qu’à l’époque sur Facebook, il n’y avait pas de filtre comme aujourd’hui. Quand tu postais un truc et que tu avais 45 000 abonnés, quasiment tous le voyaient. Aujourd’hui si tu as 5 likes, tu peux t’’estimer heureux !
François : On ne se considère pas comme un label électronique même si les évènements qu’on organise le sont beaucoup plus, car c’est aussi la fête qui veut ça. Si tu regardes sur quatre ou cinq sorties du label, il y en a qu’une purement électronique ; on cherche toujours des textures originales et complexes, des univers différents, pas juste des tools pour DJ’s. Notre but n’est pas de nourrir le flux des musiques électroniques.
Les Cracki stars
« On a besoin d’écouter les démos, d’aller en studio avec les artistes, d’échanger sur le visuel ou la communication. En se connaissant humainement on se comprend mieux artistiquement. »
Donatien : Notre première signature a été Isaac Delusion, ils venaient à nos fêtes mais on ne les a pas rencontrés comme ça. On avait écouté leur Myspace et il y avait des super démos, donc on s’est débrouillé pour aller en studio avec un ami ingé son et on a découvert leur premier quatre titres avec eux. C’était magique.
François : C’était la débrouille totale. On avait un ami qui faisait des doublages de documentaires et de jeux vidéo et il avait réussi à emprunter la cabine un dimanche après-midi et c’est comme ça qu’on a enregistré le premier EP.
Théo : Avec Caandides, notre rêve c’était de signer chez Warp et je ne savais pas que c’était un de vos labels de référence. Ce qu’on appréciait chez Warp, c’était la richesse et la versatilité des genres. On avait été approché par pas mal de professionnels mais qui avaient du mal avec le fait de prendre l’intégralité de notre musique telle qu’elle était. Ils voulaient toujours changer quelque chose, les chansons pop c’était OK mais les morceaux plus expérimentaux avec une recherche sur le son, ça ne les intéressait pas et Cracki a été le premier label à nous dire : « On prend tout. »
François : Pour qu’on signe un groupe ou un artiste, il faut trois conditions : la première c’est le liant artistique, c’est-à-dire la musique parce que c’est le cœur de notre travail, mais aussi parce qu’on n’a jamais sorti un projet avec un gros potentiel commercial mais qui ne nous plaisait pas. Après c’est l’humain, il faut qu’on s’entende bien avec nos signatures, si la vibe n’est pas présente, c’est compliqué, car on est une petite structure familiale et on se réunit pour des réunions de travail mais aussi pour boire des coups. La troisième condition, c’est l’aspect business, car même si la musique est bonne et qu’on s’entend bien avec les artistes, si on ne trouve pas la bonne stratégie pour vendre le projet, alors ce n’est pas la peine de perdre du temps.
Donatien : On n’aime pas trop les one-shot car le développement et la carrière d’un artiste prennent souvent du temps et il faut parfois plusieurs disques pour que le processus se mette en route. Quand on sort un seul disque, on a un peu un sentiment d’inachevé, de ne pas être allé jusqu’au bout. En ce qui me concerne, ça m’excite plus de travailler sur le long terme avec un artiste et de construire quelque chose.
François : On joue sur la longueur, on est plus qualitatif que quantitatif, on signe un ou deux artistes nouveaux par an, pas plus, car avoir peu de projets nous permet aussi d’apporter un accompagnement sur mesure. On a envie d’être disponible tout le temps pour toutes les signatures du label, les suivre et les comprendre, et ça demande du temps. Sortir un tube, et puis « bye, bon vent », ce n’est pas notre idée du métier. On a besoin d’écouter les démos, d’aller en studio avec les artistes, d’échanger sur le visuel ou la communication. En se connaissant humainement on se comprend mieux artistiquement.
Théo : Je ne sais pas si c’est que j’attendais d’un label mais je suis content de voir que les gars de Cracki étaient contents et avaient envie de continuer l’aventure avec moi après Caandides. Pour être franc, j’étais un peu dans une sorte de flou artistique et de remise en question, et j’ai rencontré Saint DX qui était en train de sortir son premier EP solo chez eux, et mes perspectives se sont consolidées et m’ont permis de renouer le lien avec Cracki.
François : Ce qui nous fait vibrer c’est de suivre un projet de A à Z, mais surtout d’avoir créé une famille avec nos artistes. On aime les faire se rencontrer et travailler ensemble. Ça peut paraître un peu con, mais tous les ans, on organise une raclette de Noël où on invite tout le monde et quand on signe un nouvel artiste ou un groupe, on le présente aux autres. C’est important pour nous qu’ils sachent que s’ils ont besoin d’un coup de main, par exemple de quelqu’un qui joue de la guitare, on a la personne qui peut leur convenir. On n’est pas une secte, mais une famille ! On n’a pas l’ambition de devenir un énorme label comme Pias ou Beggars, encore moins de devenir une major. Je crois vraiment que plus tu deviens gros et moins tu peux gérer un projet comme on entend le faire, c’est-à-dire garder la main de A à Z tout en travaillant avec des gens qui sont des amis.
Des fêtes au Macki Festival
« On a un peu touché à tout, pour voir ce qui se passe et pour mieux comprendre les rouages, en faisant le tour de tous les métiers autour de la musique. »
François : Quand on a lancé le festival Macki, en fait on n’y avait pas vraiment réfléchi, c’est plutôt le fait du hasard. On avait envie d’organiser un gros open air, et à cette époque on a rencontré la Mamie’s qui faisait quasiment la même chose que nous et on est devenu potes. On a trouvé un spot qui était tellement cool qu’on s’est dit « pourquoi plutôt ne pas faire deux open air à la suite », et de fil en aiguille ça s’est mis à ressembler à un festival. C’était vraiment le hasard, un truc spontané, une fête grand format qui s’est transformée, mais il n’y avait aucun calcul de notre part. Du coup, avec Donatien et deux autres associés, on a monté il y a quatre ans une structure parallèle, Pedro Booking, de production de spectacles, ce qui nous permet d’organiser des évènements, de faire du booking, de placer nos artistes et de proposer des contenus musicaux. On a lancé plusieurs festivals partout en France : le Central à Pantin, le Bye Bye à Toulouse, le Mirello à Marseille, le Looping à Montreuil avec Jérémie de la Marbrerie, mais c’est une autre structure, quelque chose de différent, ce n’est pas le cœur de notre activité qui reste le label Cracki. Notre volonté première, c’est de sortir des disques, et en ce moment on se recentre beaucoup là-dessus. On a un peu touché à tout, pour voir ce qui se passe et pour mieux comprendre les rouages, en faisant le tour de tous les métiers autour de la musique. On se rend compte que ce qu’on aime, c’est faire de la prod, aller en studio, sortir des disques, mettre en lien les artistes ensemble. Et c’est pour ça qu’on a monté un second label, Goutte d’Or Records, inspiré par ce que fait Dekmantel, plus tourné vers le live et moins le dancefloor, où on mélangerait l’analogique, le rock, les guitares, les basses, la batterie, mais le tout baignant dans un environnement électronique.
Cracki fête ses 10 ans
« Effectivement, il y a une colonne vertébrale électro-pop et mélancolique chez Cracki. On est de grands romantiques. »
François : On ne se rend pas bien compte si on a installé un son Cracki ou pas, car on travaille en regardant vers l’avenir et pas dans le rétroviseur. Quand on a sorti la première compilation pour fêter les cinq ans du label, ça nous a permis de faire le point et de se rendre compte qu’il y avait une certaine cohérence musicale alors qu’on a tout fait à la volée, en mode spontané et coup de cœur. Mais effectivement, il y a une colonne vertébrale électro-pop et mélancolique chez Cracki. On est de grands romantiques.
Théo : Moi, mon plus beau souvenir, c’est quand on a fait un concert avec Caandide aux Nuits Sonores mais dans le circuit périphérique du festival. On n’a pas pu entrer aux Nuits Sonores officielles qui étaient réservées aux grosses têtes d’affiche, du coup on s’est rabattu sur l’appartement qu’on nous prêtait et François a commencé à nous raconter des histoires toute la nuit. Je me suis endormi et quand je me suis réveillé il était toujours à narrer l’histoire d’animaux de la jungle.
François : Pour moi, la plus belle réussite ce serait Agar Agar, car quand on a rencontré Armand et Clara, ils avaient juste fait un morceau ensemble et ils n’avaient aucune volonté de monter un groupe et disons qu’on les a un peu mis face à face en leur disant de le faire. On a tout construit avec eux de A à Z et le projet a été très loin, en un an et demi on est passé d’un concert au Petit Bain à l’Olympia sold-out. Là, on travaille avec eux sur leur deuxième album et c’est vraiment un succès autant artistique qu’humain. Par contre, notre plus grosse plantade, c’est la première édition du festival Macki, on a fait un truc gigantesque avec des coûts exorbitants en pensant que ça allait cartonner. Ça a été la catastrophe, il a plus à verse pendant les deux jours, on attendait 3 000 personnes, 700 sont venues, on avait un partenariat avec une boite de champagne mais les serveurs servaient des pintes de 50 cl à la place des 12cl réglementaires, les artistes n’avaient pas d’endroit où se poser, on a perdu un fric fou, c’était la loose totale, un peu notre Fyre Festival à nous. Mais on a tout repris à zéro et c’est l’essentiel !