Covid et festivals : comment se relever quand on est l’un des plus gros orga de France
Panda Events, l’acteur incontournable de l’évènementiel sur la Côte d’Azur, compte cet été plus d’événements que de doigts. Une prouesse réalisée en un temps record et après une année Covid qui a tout bouleversé. Pour le pire mais aussi pour le meilleur. Rencontre.
Cela fait 13 années que les équipes de Panda Events se démènent pour proposer un maximum d’évènements de qualité sur des villes comme Nice, Marseille, Cannes ou même Essaouira au Maroc. Cette année, la pandémie a bouleversé certains plans prévus pour l’été, comme l’incontournable festival des Plages Electroniques. Mais Panda Events – comme beaucoup d’autres festivals – ont su rebondir et s’adapter aux restrictions sanitaires en proposant de nouveaux formats, dans de nouveaux lieux, se renouvelant au passage et illustrant le puissant propos de Marie Sabot (We Love Green) : « Quand on est programmateur de festival, on n’a pas peur, on agit. »
Des livestreams d’artistes depuis un yacht ou un musée niçois, des après-midis en open-airs dans un centre culturel ou encore le concept inédit de la Villa Plages du 5 au 8 août à la grandiose Villa Rothschild de Cannes, les pandas ont eu de la suite dans les idées. Matthieu Corosine, chargé de développement pour Panda Events, nous raconte comment ils ont passé cette dernière année éprouvante et comment est-ce qu’on s’en relève, surtout lorsque l’on est l’un des plus gros faiseurs d’événements de France.
Comment s’est passée cette année pour vous ?
Cette année Covid a été remplie de hauts et de bas. Pas mal de bas quand même. Elle a été pleine d’incertitude et remplie de fausse joie et d’incompréhension. Les sentiments étaient très mitigés. Nous avons eu beaucoup de moments de frustration. Nous n’avions pas de réelles indications, nous ne savions pas dans quelles mesures et conditions nous pouvions reprendre du service suite aux annonces gouvernementale. Nous étions comme des animaux dans un labyrinthe. Mais cette incertitude, c’est notre métier ; l’évènementiel et la culture sont toujours signe d’incertitude. Il faut manager des risques en permanence. Seulement là, l’adversité couplée à l’incertitude, c’était vraiment dur. Mais cette année a aussi été super bénéfique car nous avons eu le temps de se restructurer et de réfléchir à plein de projets.
« Nous étions comme des animaux dans un labyrinthe. Mais cette incertitude, c’est notre métier. »
Comment se relever d’une situation pareille, où vous passez de tout à rien ?
La pandémie a emmené énormément de choses négatives dans la vie des gens, mais elle nous a aussi offert la chose qui a le plus de valeur au monde : le temps. Ce temps, nous avons essayé de le mettre à profit au maximum afin de se restructurer, repenser notre activité, trouver des projets compatibles avec le contexte actuel et se projeter sur l’après Covid. C’est ce qui fait que nous avons réussi à sortir des projets cool pendant les périodes de confinement. Nous avons proposé un live streaming de Folamour sur un yacht ou encore de Suzane au musée des arts asiatiques de Nice. Andy4000 et Glitter ont joué sur le rooftop d’une école d’art niçoise. On a réussi à concevoir plein de projets lorsque personne ne pouvait en faire et nous nous sommes projetés sur pas mal de choses, comme le festival Belaprem qui a eu lieu du 15 au 17 juillet, ou encore l’évènement Villa Jamel Comedy Club qui aura lieu du 29 juillet au 1er août.
« La recette a été de mettre ce temps que nous a donné le Covid à profit. »
On s’est cassé la tête sur comment nous allions mettre en place des évènements cet été et nous nous sommes calqués sur le modèle des restaurants. C’est grâce à cela que nous avons trouvé, via la ville de Cannes, des lieux absolument splendides, la Villa Rothschild et la médiathèque Noailles avec ses plantes tropicales et sa majestueuse bâtisse. Il fallait donc combiner le spectacle vivant aux contraintes sanitaires et nous avons eu l’idée de mettre des nappes à carreaux sur le gazon, ce qui représente une table de restaurant. Une petite adaptation des Plages Électro et ces évènements (dont le Villa Jamel Comedy Club) auront lieu dans ce format à la Villa Rothschild. Nous avons pu prendre du recul et imaginer de nouvelles perspectives de travail et de nouvelles approches. La recette a été de mettre ce temps que nous a donné le Covid à profit.
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Que devenons-nous attendre alors cet été, en termes d’événements ?
Les évènements qui arrivent prochainement sont Les Nuits Guitares, d’aujourd’hui au 23 juillet dans une oliveraie centenaire avec plein de food-trucks. Fin juillet, on propose pour sa deuxième édition la Villa Jamel Comedy Club. Villa Plages Electroniques aura lieu début août. Puis nous avons beaucoup de petits évènements qui sont les Crossover Summer, se déplaçant de ville en ville, à Menton, Breil-Sur-Roya, Saint-Paul-de-Vence, Saint-Raphaël. Ce sont des petits évènements de 500 à 800 personnes, voire parfois un peu plus, qui nous permettent de faire vivre notre marque Crossover et notre territoire. Un évènement, c’est d’abord animer un territoire à tous les niveaux, culturellement et socialement. En tout dans l’été, nous avons une trentaine de dates. Nous sommes des pandas, donc quand on nous met en cage, on devient fous !
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Avec l’équipe, comment préparez-vous le futur ?
On se projette beaucoup sur nos gros projets comme les Plages Electroniques, Crossover, mais aussi sur nos évènements internationaux car nous avons deux marques à l’étranger. La première s’appelle Moga et se trouve au Maroc et l’autre se nomme les Dunes Electroniques, avec le décor de Star Wars dans le désert tunisien, sur laquelle nous travaillons pour sortir une prochaine édition en 2022.