Coup de pouce : May Roosevelt
Parfois, on tombe dans nos mails ou totalement par hasard sur un morceau, un artiste ou un clip qui nous colle à notre chaise. Alors on en parle, tout simplement. Ce sont les “coups de pouce” de la rédac’.
Née à Thessalonique en Grèce, May Roosevelt a fait ses premiers pas dans la musique en prenant des cours de violon dès l’âge de douze ans. Neuf ans plus tard, elle délaisse son violon pour apprendre le thérémine – un des plus anciens instruments de musique électronique inventé en 1919 par le russe Lev Sergueïevitch Termen – pour rejoindre plusieurs groupes grecs, et commencer à produire sa propre musique. En creusant à travers sa discographie et ses nombreuses collaborations, on se rend vite compte que l’artiste s’est cherchée pendant plusieurs années. Après des débuts plutôt ambient et expérimentaux avec son premier EP Panda, sorti en 2009, sur le label Coorecords, puis quelques covers bien perchées (notamment celle de « Drain You » de Nirvana) ou encore une participation à l’album El Origen du groupe mexicain Los Macuanos, l’artiste auto-produit un premier album électronica, Haunted, en 2011. La productrice grecque revient deux ans plus tard avec un long-format très différent, entre classique et électronique, en hommage au poète grecque Ntinos Christianopoulos.
Le retour de May Roosevelt en 2017 marque aussi un virage musical important dans sa carrière, avec la sortie aujourd’hui de son troisième album, Junea, sur le label indépendant grec Inner Ear Records. Plus pop, plus mélodieux mais toujours en gardant un petit côté darkwave et dramatique, le disque nous ramène à ses inspirations principales : Massive Attack, The Residents, et Björk. Surtout Björk, d’ailleurs. Entre des nappes synthétiques envoûtantes, des rythmiques endiablées (« Air » et « Ta »), des lignes de basses détonantes (« Be » et « Let’s »), sans oublier des sessions de thérémine psychédéliques, on retrouve ici un condensé harmonieux du parcours de la compositrice.