Coup de pouce : Lauren Auder
Parfois, on tombe dans nos mails ou totalement par hasard sur un morceau, un artiste ou un clip qui nous colle à notre chaise. Alors on en parle, tout simplement. Ce sont les “coups de pouce” de la rédac’, aujourd’hui avec la pop épurée de Lauren Auder.
L’allure est androgyne, la voix est baryton. La pop est sensible, la patine parfois minimaliste, parfois toute en cordes. Tout, absolument tout, dans ce que propose Lauren Auder, chuchote un même adjectif : « classe ». Et pourtant, cet auteur-compositeur aux boucles blondes n’a que 19 ans. Pour certain.es, à cet âge-là, porter des sarouels ou écouter Prodigy étaient la marque absolue du bon goût. Et si un EP de rock ou de reggae voyait (malheureusement) le jour, c’était sur des CDs gravés, distribués devant le lycée. Lauren Auder, lui, vient de sortir Who Carry’s You, un chic EP sur True Panther Sounds, le label anglais de King Krule, Abra ou Tobias Jesso Jr. La vie est vraiment injuste.
Au-delà de la blague et de son jeune âge souvent mis en avant (oups, coupable !), ce jeune homme né en Angleterre mais élevé en France a réussi en une poignée de titres à se faire remarquer. Peut-être pas par le grand public (sa vidéo la plus vue, le clip de « These Broken Limbs Again Into One Body », plafonne à 8300 spectateurs sur Youtube), mais pour sûr par quelques programmateurs au nez fin – il était notamment à l’affiche du festival Loud & Proud à la Gaîté Lyrique il y a quelques jours. Normal quand on se délecte de cette voix profonde, aux flexions rappelant parfois son camarade de label King Krule, sur des chansons aux constructions étranges et aux mélodies à la Woodkid réunies dans un premier EP cinq-titres. Rien de bien nouveau par rapport à ce qui traînait déjà sur la toile, mais ces belles ballades méritaient un écrin. Deux ans après ses débuts sur SoundCloud, c’est enfin chose faite, et ça n’augure que du bon pour la suite.
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