Coup de pouce : Alice et Moi
Parfois on tombe dans nos mails sur un morceau, un clip ou un artiste qui nous colle à notre chaise. Alors on en parle, tout simplement, comme ici avec Alice et Moi. Ce sont les “coups de pouces” de la rédac’.
Des disques de pop sucrée chantés, en français, par une jeune femme faussement naïve, il y en a des tas depuis quelques années. Interchangeables, génériques et niais (ouais, on va jusque là). Alors pourquoi diable déciderions-nous d’inclure Alice et Moi à cette série de « coups de pouce », nos articles dédiés aux artistes émergents qu’il faut absolument découvrir ? Tout simplement parce qu’il y a une double lecture assez fascinante dans ce Frénésie, son nouvel EP. La chanteuse-productrice-autodidacte y dessine le portrait d’une petite meuf qui a un faible pour les mauvais garçons, ayant l’air de soupirer sur son journal intime en s’entortillant les cheveux, façon teen-movie américain.
Mais à force de chercher les badboys, de décrire ces voyous si charmants, rappeurs (« J’veux sortir avec un rappeur »), ou gros shlagg alcooliques (« T’es fait pour me plaire »), l’évidence commence à poindre : finalement, ne serait-ce pas Alice la badgirl ? Sous ce masque pop d’ancienne élève modèle, passée par Sciences Po, on se demande où s’arrête le personnage d’amoureuse transie, où démarre celui de bitch qui s’assume, et où commence la schizophrénie de cette Alice « et Moi ». Entre deux swipes Tinder peut-être, entre deux errances en scooter dans Paris, ou entre deux tubes (« Frénésie » et « J’veux sortir avec un rappeur » en tête) aux productions faites maison et ultra efficaces. Ou comment partir de chansons à la patine naïve pour finir plongés dans un grand mystère touchant à l’identité féminine, ses désirs et ses contradictions. Et puis, ça rentre salement dans la tête.
Si vous êtes plutôt Spotify :
Frénésie d’Alice et Moi, disponible sur toutes les plateformes. Alice et Moi sera par ailleurs en concert le 11 mars à la Maroquinerie (Paris) ou le 5 avril à l’Aéronef (Lille).