Chronique : Zomby – With Love
À l’instar d’Aphex Twin ou de Burial, avec lesquels il partage plus que la simple volonté de maintenir le mystère autour de sa personne, Zomby a vu circuler pas mal de rumeurs autour de son compte depuis ses débuts, il y a six ans. Si l’on sait désormais qu’il n’est ni une jeune adolescente, ni un programme informatique, celle faisant de lui un producteur ultraprolifique, capable de pondre en secret l’équivalent de quatre albums par semaine, est plus tenace. Et ce n’est pas ce nouvel album, son troisième, qui la contredira. Composé de trente-trois titres, séparés en deux disques, il ressemble en effet plus à une compilation de “sons” qu’à un véritable album. Un peu comme si le producteur anglais était allé piocher ses titres dans le fouillis de son disque dur, le caractère brut de la chose étant renforcé par la concision des morceaux (rarement au-delà de trois minutes) et leur classification par ordre alphabétique. Une manière de faire qui a son charme, et qui n’empêche pas de savourer ce disque foisonnant, sans doute son meilleur, englobant à travers un filtre sombre et hypnotique vingt ans de bass music à l’anglaise (de la jungle à la trap, en passant par le dubstep et le speed garage), tout en la projetant vers le futur. (Gérome Darmendrail)
With Love (4AD/Beggars)