Chronique : Zenzile – Electric Soul
On n’oserait pas demander son âge à Zenzile. D’ailleurs, on s’en fout un peu, tant le gang angevin dégage une aura apaisante, à la manière d’un oncle un peu plus cool que la moyenne parentale. Ne noyons pas le poisson, ce qui relaxe, c’est leur constance, dans la qualité et dans l’univers sonore. Et Electric Soul, encore une fois, fait très bien le boulot. Ceux qui auront vu en Pawn Shop, leur précédent disque, un rassurant retour aux fondamentaux après une brève incursion dub-rock pourtant osée et réussie, seront probablement ravis par cette relative absence de surprise. Ils accepteront peut-être même plus aisément de se faire emmener sur des passerelles qu’ils ne connaissent pas. La voix claire et les synthés de “Stay”, s’ils ne dérogent pas à la règle des skanks lancinants, parviennent, subtilement, à installer la différence. “Magic Number”, aux relents soul, voire progressifs, constitue la tentative la plus insidieuse, et par conséquent la plus efficace, d’évolution sonore de la part de Zenzile depuis un moment. Les nostalgiques de l’âge d’or du french dub applaudiront la nouveauté, et le plus beau, c’est qu’ils ne s’en rendront même pas compte. Une maligne version du talent. (Mathias Riquier)
Electric Soul (Yotanka/Differ-Ant)