Chronique : Yuck – Glow & Behold
Mais où est passé Yuck?? Parce qu’à écouter leur deuxième effort, on en arrive à se demander si son membre fondateur, Daniel Blumberg, n’a pas embarqué avec lui l’âme du groupe quand il l’a quitté en avril. Le Yuck d’avant, c’était des accordages à moitié réussis avec une bonne grosse distorsion sur la guitare et sur la voix. Ce n’était pas toujours très intelligent, mais Dieu que c’était brillant?! Mais papa n’est plus là, et le bassiste Max Bloom a repris le trio, lui a courageusement donné une nouvelle voix et une nouvelle direction. Dorénavant, c’en est terminé des comparaisons avec Dinosaur Jr. ou The Jesus and Mary Chain. Avec ce deuxième album, Glow?&?Behold, le crew londonien n’est plus rock’n’roll pour un sou. Quitte à composer des morceaux qui ressemblent à du Tears For Fears lavé au Canard WC (“Somewhere”, “Memorial Fields”), ce n’était pas forcément nécessaire de les décliner en onze exemplaires. Onze chansons badines, (contre)façons de Blur ou Yo la Tengo, virant parfois New Order discount (“Rebirth”). Le pire dans tout ça, c’est peut-être que pour décrire le nouvel album de Yuck, on vient de citer six groupes en 1?500 signes. Signe qu’à vouloir gagner en auditeurs, on peut perdre en identité. Pour vibrer, on ira écouter le projet de l’ex-frontman rebaptisé Hebronix, et produit par Neil Hagerty. (David de Araujo)
Glow & Behold (Fat Possum/La Baleine)