Chronique : Yeti Lane – The Echo Show
Quatuor folk-rock un peu trop courtois dont le premier album s’était fait très bien voir outre-Manche, Yeti Lane, une fois réduit à l’état de duo, épanouit ses instincts kraut-psyché et ses envies de hautes plaines. Chamarré et plutôt spectaculaire, The Echo Show met très bien en œuvre ces nouvelles ambitions. Un tantinet Tame Impala, un chouïa Caribou à l’ancienne, le tandem démontre qu’on peut taper dans les huit minutes sur un titre (“Analog Wheel”, starter propulsif de l’album) tout en restant léger et pas trop épique, ou qu’on peut se permettre un final shoegaze grisant sans tomber dans le purin à boursouflures d’un M83.
Alors bien sûr, il y en a partout, peut-être un peu trop : claviers multicolores en cascade, guitares baignées dans les effets et production panoramique à perte de vue – mais sans excès de matière grasse. Ça perd parfois de l’élan en plein vol (“Alba” ballade un peu trop molletonnée, ainsi qu’un duo très fleur bleue avec un membre d’Herman Dune), mais ça y va aussi de son petit tube (“Warning Sensations”, qui rappelle curieusement les tentatives psyché de Fischerspooner). Dans l’ensemble, Yeti Lane a choisi le cosmos, et ne s’est pas trompé. (Thomas Corlin)
The Echo Show (Sonic Cathedral/Clapping Music)